Assurance dépendance : un risque difficile à gérer

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 juin 2008

Pour Emmanuelle Brun, docteur en économie et qui a consacré sa thèse à la prise en charge de la perte d’autonomie en Europe, la dépendance est un risque difficile à gérer pour les assureurs. Les individus se protègent pour un risque à long terme, qui peut survenir dans vingt, trente ou quarante ans. Quel sera alors le nombre de personnes dépendantes ? quel sera le niveau et la durée de leur perte d’autonomie ? Combien coûtera leur prise en charge ? L’assureur n’a pas la maîtrise de tous ces éléments : il ne peut donc s’engager sur un niveau de prestations définies (nombre d’heures d’aide humaine) mais, au mieux, sur une somme d’argent versée à l’assuré devenu dépendant, dont le pouvoir d’achat n’est pas garanti à terme.
Pour Serge Guérin, professeur à l’Ecole supérieure de gestion, ce n’est pas nécessairement de l’argent qui est attendu, mais plutôt un sentiment de sécurité, la possibilité pratique de pouvoir continuer à vivre chez soi ou d’être assuré de pouvoir trouver une place dans un établissement.
Selon Alain Quibeuf, président du directoire du réassureur Prévoyance Ré, le développement en France du secteur de l’assurance dépendance suppose une reconnaissance par les pouvoirs publics d’une garantie minimale solidaire et généralisée, à l’instar des régimes de retraite complémentaire AGIRC et ARRCO.
Direction(s) , juin 2008. www.senioractu.com , 2 juin 2008. Cadence , juin 2008.