Assurance dépendance : quel modèle économique ?

Quel est le meilleur système pour financer durablement la dépendance ? Pour Lucie Taleyson, responsable risques-vie chez AXA Group Risk Management, « tous les systèmes de financement publics sont en difficulté et aucun système en Europe n’a prouvé son efficacité à long terme ». « les systèmes gérés par répartition, combinés à des définitions peu robustes de la dépendance, expliquent les difficultés de financement ». La nécessité de traiter le financement de la dépendance via des partenariats public-privé est une notion émergente, mais quelles sont les modalités les plus efficaces ? Aux Etats-Unis, six millions de personnes sont assurées, mais le marché est déclinant, en raison de produits complexes, basés sur le remboursement de soins à long terme, et d’une définition partielle et réversible de la dépendance. A Singapour, en revanche, le plan Eldershield, mis en place en 2002 avec trois assureurs, proposé de façon automatique à des personnes non-dépendantes âgées de quarante à soixante-neuf ans, est souscrit à 85%. La France, où trois millions de personnes sont assurées, dispose, avec des produits de prévoyance forfaitaire mis en place depuis vingt-cinq ans, d’une expérience crédible. Pour Lucie Taleyson, le développement du marché de l’assurance dépendance passera par des produits simples, complétés par de l’épargne. Reste à innover pour donner aux assurés le choix entre rente et bouquet de services, et inciter à une souscription anticipée.
www.lesechos.fr , 20 juin 2008.