Assurance dépendance : le modèle allemand

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 juin 2008

Dès 1995, pour faire face aux enjeux de la dépendance, l’Allemagne instaurait une cinquième branche et une journée de solidarité. Treize ans plus tard, le système de financement doit être revu pour relever les nouveaux défis. Initialement, le taux de cotisation était de 1% du salaire brut, payé à parité par le salarié et l’employeur. Il a régulièrement augmenté pour atteindre désormais 1.70%. Ce taux est majoré de 0.25% pour les personnes sans enfants. Près de 90% des Allemands sont concernés par ce régime. Mais les fonctionnaires, les travailleurs indépendants et les salariés les mieux payés peuvent souscrire à une assurance privée. Pressé par le patronat, pour qui le niveau élevé de prélèvements risquait de porter préjudice à la compétitivité des entreprises, le gouvernement de l’époque a voulu compenser la part à la charge des employeurs, en supprimant une journée de congé payé, principe qui devait inspirer la France. Mais le rendement financier de cette journée travaillée s’avère insuffisant pour compenser le déficit de cotisations patronales. La suppression d’une seconde journée de congés payés serait impopulaire. Le système d’assurance dépendance est structurellement déficitaire depuis 1998. Il était prévu à l’origine pour un million de bénéficiaires ; ils sont actuellement 2.1 millions (67% à domicile et 33% en établissement). Une réforme modeste entrera en vigueur au 1er juillet 2008, avec une augmentation de 0.25% des cotisations sur les salaires (qui passeront à 1.95% du salaire brut et 2.20% pour les personnes sans enfants). Les 2.5 milliards d’euros supplémentaires permettront notamment d’étendre les prestations d’autonomie au million de malades atteints de la maladie d’Alzheimer et de troubles apparentés. Les aidants familiaux travaillant dans les grandes entreprises pourront interrompre pendant six mois leur activité professionnelle, sans compensation financière, mais avec la garantie de retrouver leur poste à leur retour de congé.
Le Mensuel des maisons de retraite , mai 2008. Direction(s) , juin 2008.