Assistants de service social des établissements de santé et maladie d’Alzheimer
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La Fondation Médéric Alzheimer, qui poursuit son exploration des métiers du champ social, publie une enquête menée auprès des assistants de service social des établissements de santé. Quels sont le rôle et les missions de ces professionnels qui occupent une position stratégique dans la prise en charge de la personne âgée hospitalisée ? « La survenue d’une hospitalisation constitue souvent une rupture accentuant la fragilité de la personne dans son parcours de santé, et par voie de conséquence, dans son parcours de vie », rappellent Marie-Antoinette Castel-Tallet, géographe de la santé, responsable de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, et Alice Coquelet, juriste, adjointe du responsable du pôle Études et recherche à la Fondation Médéric Alzheimer. « L’assistant de service social se situe au carrefour des décisions qui doivent être prises dans la perspective de la sortie d’hospitalisation de la personne. Il doit, dans un temps limité par les contraintes de la tarification hospitalière, évaluer la situation sociale de la personne et estimer ses besoins et ceux de son entourage, ainsi que prendre les mesures nécessaires, qu’il s’agisse d’optimiser l’accompagnement à domicile ou d’envisager l’entrée en institution. Il joue un rôle de médiateur pour rapprocher les points de vue de la personne malade, de la famille et de l’équipe soignante. À cet égard, légalement, c’est l’avis de la personne qui prime sauf décision contraire du juge des tutelles. Le travail de l’assistant de service social auprès de personnes atteintes de troubles cognitifs est d’autant plus important que celles-ci sont plus exposées aux éventuels effets délétères d’une hospitalisation. L’assistant de service social est souvent confronté à des difficultés éthiques, en particulier lorsqu’il s’agit de préparer une entrée en institution. » La profession d’assistant de service social (ASS) est en France la seule profession sociale réglementée. Pour exercer leur métier, les assistants de service social doivent être titulaires du diplôme d’État français d’ASS (DEASS) qui est dispensé par l’appareil de formation des régions. La formation a défini quatre domaines de compétences : l’intervention professionnelle en service social, l’expertise sociale, la communication professionnelle en service social, l’implication dans les dynamiques partenariales, institutionnelles et interinstitutionnelles. Les assistants de service social hospitalier (plus du quart de la profession) sont âgés en moyenne de trente-sept ans. 49% ont suivi une formation sur les personnes âgées et/ou la maladie d’Alzheimer. 75% estiment que leur mission prioritaire auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est l’évaluation de la situation sociale de la personne et de son entourage. 69% déclarent avoir été confrontés à des cas de maltraitance et/ou de négligence à l’encontre des personnes atteintes de troubles cognitifs. 56% des personnes prises en charge par les assistants de service social ayant répondu à l’enquête sont atteintes de troubles cognitifs.
Fondation Médéric Alzheimer. Assistants de service social des établissements de santé et maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. 2015 : 40. Décembre 2015. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Informez-vous/La-Lettre-de-l-Observatoire (texte intégral). www.silvereco.fr, 7 janvier 2016. www.ecoinfos.com, 8 janvier 2016. www.agevillagepro.com, 11 janvier 2016.