Archétypes

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
22 octobre 2015

« L’expression favorite de la neurologie est “déficit” », disait Oliver Sacks (1933-2015). Frédérique Lucet, psychologue et formatrice, secrétaire générale du Réseau Euro-Québec de coopération autour du baluchon Alzheimer, s’inspire des travaux du neurologue américain récemment disparu pour décrire les enjeux spécifiques de l’accompagnement des personnes atteintes de troubles cognitifs à domicile. Pour la psychologue, « les troubles cognitifs, chez l’adulte, évoquent la maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés. La construction sociale de cette maladie, archétype d’une vieillesse vécue comme un naufrage, a permis sensibilisation, mobilisation de moyens et progrès notables dans l’accompagnement. Mais, réduisant la personne à l’image d’une fin de vie en totale dépendance, elle a occulté les stades légers et modérés, la possibilité de vivre avec la maladie d’Alzheimer (comme il était inconcevable de “vivre avec le VIH” [virus de l’immunodéficience humaine] avant les trithérapies), voire de bien vivre avec elle. Les troubles cognitifs affectent notre perception de la personne atteinte, menacée dans son statut de sujet (“je pense, donc je suis”), sa citoyenneté (“incapable majeur”) », et les conditions indignes de sa fin de vie.

Lucet F. Penser autrement cet accompagnement à domicile. Doc’Domicile 2015 ; 40 : 10-11. Novembre-décembre 2015.