Appui à la coordination des professionnels sur les territoires : qu’en pensent les professionnels ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« C’est une bonne manière de faire travailler les professionnels de santé ensemble. Reste à la mettre en œuvre sur le terrain, ce qui, compte tenu de l’individualisme des professionnels de santé et de l’absence de relations entre les différentes disciplines (chaque profession a sa propre convention avec l’Assurance maladie), sera moins évident », anticipe Claude Le Pen, économiste de la santé et professeur à l’Université Paris-Dauphine. Mais de toute façon, si le gouvernement avait choisi la méthode forte et le dirigisme, les professionnels de santé auraient été rétifs et cela aurait été pire. Ces organisations sont en train de naître un peu partout et on en a une centaine. Mais, 1 000 CPTS d’ici 2022, c’est un doux rêve », estime Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français, premier syndicat de médecins libéraux. « Nous avons besoin de l’accompagnement des agences régionales de santé (ARS), pas d’un supplément de contraintes bureaucratiques. » L’incitation financière (50 000 à 90 000 euros versés dès la constitution de la structure) suscitent des convoitises. Les premiers à solliciter l’ARS pour créer une CPTS, recevront les financements et pas les autres, puisque selon l’accord signé avec l’Assurance maladie, il faut une seule CPTS pour un bassin donné de population. Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, alerte : « On ne sait pas ce que sont les CPTS. La convention de financement signée avec l’Assurance maladie est une chose, mais le dispositif doit maintenant être conceptualisé en termes de gouvernance et d’acteurs. À ne pas savoir ce que c’est, tout le monde porte un projet individuel et c’est la foire d’empoigne. »
www.lopinion.fr/edition/economie/loi-sante-cpts-1000-regroupements-medecins-en-france-d-ici-2022-192331, 9 juillet 2019.