Approches psychosociales : quelle efficacité ?
Interventions non médicamenteuses
L’administration des Anciens combattants américains (Department of Veterans Affairs) publie une revue systématique des interventions psychosociales pour les symptômes comportementaux de la démence publiées jusqu’en décembre 2009. Ces symptômes, qui concernent 90% des personnes malades, constituent pour les aidants le motif principal de placement de la personne malade en institution. Selon le rapport, il existe peu de preuves scientifiques que les médicaments psychotropes soient efficaces, et leurs effets indésirables potentiels sont fréquents et souvent dangereux. « Les interventions psychosociales pourraient constituer une alternative séduisante (attractive) aux médicaments ». Les évaluations de ces interventions par des essais contrôlés et randomisés de bonne qualité restent encore rares, et le niveau de preuve scientifique faible à modéré. Les approches fondées sur les émotions (thérapie de réminiscence, présence simulée, thérapie de validation) ne sont pas concluantes et le niveau de preuve scientifique est faible. Dans les approches fondées sur la stimulation, l’aromathérapie, la luminothérapie, le massage et le toucher, la musicothérapie ont des effets positifs sur l’agitation ou le sommeil, avec un niveau de preuve faible ; les autres approches (stimulation nerveuse électrique transcutanée, acupuncture, thérapie multisensorielle Snoezelen) ne sont pas concluantes et le niveau de preuve scientifique est faible ou inexistant. Les méthodes de gestion du comportement donnent des résultats mitigés selon les critères mesurés, et le niveau de preuve scientifique est faible. Les interventions animalières ont des effets positifs sur l’agitation, la passivité, les interactions sociales et l’apport nutritionnel, mais le niveau de preuve scientifique est très faible. L’exercice physique a des effets positifs sur la qualité du sommeil, avec un niveau de preuve modéré. Les interventions ciblées concernant la déambulation ne sont pas concluantes, à l’exception des systèmes de surveillance (GPS, alarmes périmétriques…) qui augmentent la sécurité de la personne malade, avec un très faible niveau de preuve. Les interventions ciblant l’agitation peuvent avoir des effets positifs (interventions sensorielles et interventions individualisées systématiques), avec un niveau de preuve faible.
O’Neil M et al. A Systematic Evidence Review of Non-pharmacological Interventions for Behavioral Symptoms of Dementia. Washington (DC): Department of Veterans Affairs; VA Evidence-based Synthesis Program Reports. Mars 2011.
www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK54971/pdf/TOC.pdf (texte intégral).