Approches non pharmacologiques : méthodologie de l’évaluation (3)

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
16 septembre 2011

Avec quels critères d’efficacité (outcomes) évaluer les interventions ? L’amélioration de la cognition n’est pas nécessairement le critère principal pour les interventions non-médicamenteuses : il s’agit plutôt d’améliorer l’humeur de la personne malade, son attention, sa participation (engagement) et sa concentration, tout en réduisant les comportements posant problème : l’anxiété, l’agitation, l’agression et l’apathie (« les 4 A »). L’efficacité clinique d’une intervention non médicamenteuse peut être définie comme le degré d’amélioration qu’elle apporte en termes d’autonomie de fonctionnement dans la vie quotidienne et de qualité de vie : une qualité de vie tangible et perçue, qui a un impact sur la satisfaction des besoins humains. L’efficacité peut être notamment exprimée en termes de comportements positifs ou négatifs, de compétences cognitives, d’effets sur le partenaire aidant, de compétences sociales, de capacités fonctionnelles, d’émotions appropriées (affect, plaisir/bonheur, sentiment de sécurité, estime de soi, bien-être psychologique), de santé physique. Le groupe Wisdem propose un modèle systémique : à la différence des approches pharmacologiques, de nombreuses interventions non médicamenteuses peuvent changer non pas une variable, mais plusieurs variables simultanément. Les interventions doivent également tenir compte d’un contexte complexe. A domicile, par exemple, les interventions ne seront pas efficaces si elles n’intègrent pas la dynamique familiale, les ressources financières des familles, l’accès aux médias numériques, la familiarité avec les opportunités médicales, ou le niveau d’éducation.  En établissement, les interventions doivent prendre en compte le style organisationnel, le personnel, la façon dont les repas sont servis et les soins personnels effectués, en d’autres termes, le système dans lequel les personnes se trouvent. Les cibles des interventions non pharmacologiques sont donc multiples : la personne atteinte de démence ; ses aidants formels et informels (partenaires de soins) ; les professionnels ; les groupes sociaux auxquels la personne appartient ; la cité dans laquelle elle vit ; l’environnement social du lieu de vie ; l’environnement physique de ce lieu.

www.wisdem.org, 28 septembre 2011. Wisdem. Nonpharmacological Therapies: Evaluation Methodology. Salamanca Consensus White Paper 2. Septembre 2011.

www.wisdem.org/sites/default/files/manifestos/evaluation_methodology_manifesto.pdf.