Approches non médicamenteuses : intérêt économique

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 décembre 2007

La Société Alzheimer a demandé au gouvernement britannique de considérer l’option économique suivante : au lieu de dépenser quatre-vingts millions de livres (cent douze millions d’euros) en médicaments antipsychotiques prescrits aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées, pourquoi ne pas affecter une partie de ce budget à la formation des professionnels soignants des maisons de retraite ? Au Royaume-Uni, des antipsychotiques sont prescrits à plus de cent mille personnes malades et le premier groupe parlementaire non-partisan pour la maladie d’Alzheimer (all-party parliamentary group for dementia ) a annoncé qu’il mettrait en place une commission d’enquête sur l’utilisation des médicaments chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Pour Neil Hunt, directeur exécutif de la Société Alzheimer, les sédatifs devraient être utilisés en ultime recours, mais les médecins en prescrivent trop souvent sans prendre en compte les alternatives. Selon lui, la formation des personnels soignants à la prise en charge des troubles comportementaux permettrait de réduire de 50% l’usage des antipsychotiques. www.craegmoor.co.uk , 5 décembre 2007.
Aux Etats-Unis, près de 30% des résidents des maisons de retraite reçoivent des médicaments antipsychotiques, selon les centres de services Medicare et Medicaid (CMS), dont 21% n’ont pas de diagnostic de psychose. Mais pour les maisons de retraite, il est plus facile d’utiliser des médicaments afin de contenir les coûts de personnel. Doit-on continuer à utiliser un modèle médical de traitement des symptômes, à un coût très élevé pour la société, ou peut-on essayer de trouver des méthodes alternatives pour aider les personnes malades ? s’interroge Lucette Lagnado du Wall Street Journal. Mais l’économie du système de santé favorise la prescription : les médicaments sont remboursés par l’assurance maladie fédérale, mais pas le personnel. L’Etat de New York a formé des inspecteurs pour détecter la prescription abusive d’antipsychotiques dans les maisons de retraite. Le procureur général de l’Arkansas vient d’intenter un procès aux laboratoires Johnson & Johnson pour une campagne de promotion pouvant induire en erreur les prescripteurs et les personnes malades en gériatrie. Les centres de services Medicare et Medicaid ont aussi renforcé leurs actions d’inspection : 50% de signalements de prescription abusive depuis 2004. Les établissements concernés ont des sanctions financières.
Wall Street Journal, online.wsj.com , 4 décembre 2007.