Apathie

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
13 décembre 2014

60% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont affectées par l’apathie, un syndrome souvent confondu avec la dépression, indique la Haute autorité de santé (HAS). Plusieurs signes permettent de détecter l’apathie : perte ou baisse de motivation, perte d’initiative, appauvrissement des activités sociales, désintérêt, émoussement affectif, perte d’empathie… Malgré la présence de ces signes, le sujet ne se reconnaît pas excessivement triste ou déprimé. Dans le cas contraire, il faut envisager la possibilité de l’évolution d’un état dépressif caractérisé associé ou non à l’apathie Si ces signes persistent au-delà de quatre semaines et contrastent avec l’état antérieur du patient, la HAS recommande au médecin d’utiliser l’inventaire neuropsychiatrique, qui évalue la fréquence et la sévérité de douze symptômes rencontrés au cours de la maladie d’Alzheimer, parmi lesquels figure l’apathie. « Aucun psychotrope n’a montré d’efficacité dans l’apathie des maladies neurodégénératives », rappelle la HAS. Le médecin traitant doit être le coordonnateur de la prise en charge, que le patient soit à domicile ou en institution, et la prise en charge doit être globale, pluri et interprofessionnelle. « Il est recommandé d’utiliser en première intention des techniques de soins appropriées aux comportements apathiques. Elles reposent sur les attitudes suivantes : attitude bienveillante et non stigmatisante envers le patient (“il est apathique et non fainéant”) ; recherche des potentialités préservées à solliciter et à valoriser afin d’éviter de le mettre en échec ; stimulations adaptées aux centres d’intérêt et aux capacités du patient ; choix préférentiels d’environnements familiers et rassurants. » Pour la HAS, « les interventions non médicamenteuses (thérapies de stimulations cognitives, de réhabilitation psycho-socio-cognitive écologique, d’intervention par évocation du passé, d’activités de groupe liées à la vie quotidienne) n’ont pas apporté la preuve de leur efficacité du fait de limites méthodologiques. Néanmoins, elles sont, tant en ambulatoire (accueil de jour, équipe spécialisée Alzheimer) qu’en institution (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, pôle d’activités ou de soins adaptés), un élément de la prise en charge thérapeutique globale. Elles peuvent être proposées à titre individuel ou collectif et être pratiquées par un personnel formé. La première étape de l’approche pharmacologique de l’apathie consiste à diminuer et à arrêter, dans la mesure du possible, les médicaments à risque d’effets secondaires favorisant l’apathie (en particulier les antidépresseurs). »

Soins gérontologie, janvier-février 2015.

Haute autorité de santé. Recommandation de bonne pratique. Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : diagnostic et prise en charge de l’apathie. Juillet 2014.

www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-10/bat-3v_reco2clicsapathie-alzheimer-071014.pdf (texte intégral).