Aménagement urbain : quelle influence sur la fonction cognitive ?
Recherche
Aux Pays-Bas, des accueils de jour en zone rurale et proposant des activités centrées sur la nature sont bien connus. Depuis plusieurs années, de nombreux opérateurs ont commencé à proposer ces services en contexte urbain, via des fermes en ville et des jardins municipaux, où les personnes atteintes de troubles cognitifs peuvent participer à des activités d’extérieur, en jardinant ou en s’occupant des animaux, expliquent Jan Hassink, du centre de recherche sur les plantes Agrosystems Research, et ses collègues du département de sociologie de l’Université de Wageningen et de l’Institut national pour la santé publique et l’environnement. Les chercheurs ont interrogé 17 accueils de jour urbains proposant ces interventions. Cinq types d’initiatives sont identifiés : des services proposés par des entreprises sociales ; des maisons de retraite ouvrant leur jardin à des personnes atteintes de troubles cognitifs ; des organismes sociaux installant un jardin ; des jardins de voisinage créés par des habitants ; des initiatives hybrides. Les activités communes sont le jardinage, la préparation de repas et le soin à des animaux de la ferme. Les difficultés générales concernent la disponibilité de l’espace urbain et la recherche de financement pour ces activités.
Au Japon, Mohammad Koohsari, de la Faculté des sports de l’Université Waseda à Tokorosawa, et ses collègues, se sont intéressés aux relations entre le plan des rues d’une ville, l’activité physique et les capacités cognitives des personnes âgées. Dans une étude auprès de 277 personnes âgées, les chercheurs ont géolocalisé le domicile pour décrire objectivement les caractéristiques des rues du quartier, évalué la fonction cognitive à l’aide du score MMSE (mini-mental state examination) et mesuré l’activité physique à l’aide d’un accéléromètre. Des zones avec une forte densité d’intersections et une forte intégration des rues (rues topologiquement reliées entre elles en réseau) sont associées à un risque de déclin cognitif réduit de 34 %. Cette influence de la géographie urbaine sur la cognition est indépendante de l’activité physique. Elle pourrait être liée à un meilleur accès aux commerces, qui sont plus nombreux dans les zones fortement intégrées, ainsi qu’à un plus grand nombre d’interactions sociales sur le parcours.
Koohsari MJ et al. Cognitive Function of Elderly Persons in Japanese Neighborhoods: The Role of Street Layout. Am J Alzheimers Dis Other Demen, 21 avril 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31007046. www.researchgate.net/publication/331907946_ Cognitive_Function_of_Elderly_Persons_in_Japanese_Neighborhoods_The_Role_of_Street_ Layout, juin 2019 (texte intégral). Hassink J et al. Characteristics and Challenges for the Development of Nature-Based Adult Day Services in Urban Areas for People with Dementia and Their Family Caregivers. Int J Envir Res Publ Health 2019; 16: 1337. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6517871/pdf/ijerph-16-01337.pdf (texte intégral).