Alzheimer : un choix de société

Quelques jours après la journée mondiale, l’annonce des résultats prometteurs du Lecanemab, médicament contre la maladie d’Alzheimer au stade précoce, suscite un nouvel espoir. Selon les deux laboratoires, Eisai et Biogen, le médicament a permis de réduire de 27 % le déclin cognitif des patients traités, sur une période de 18 mois. Cette preuve d’efficacité sur le ralentissement de la progression de la maladie devra bien entendu être confirmée et les effets secondaires étudiés.

Mais ces résultats préliminaires, si encourageant soient-ils, ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt ! Même si la recherche avance, elle ne répondra ni à tous les besoins, ni à toutes les attentes des 1,2 million de personnes vivant avec une maladie d’Alzheimer en France aujourd’hui.

En effet, ces personnes et leurs proches restent les grands oubliés : oubliés des débats nés des élections présidentielle et législative, oubliés des annonces du nouveau gouvernement, oubliés de nos prochaines politiques publiques… alors qu’il est urgent d’agir et qu’il reste tant à faire en termes d’accompagnement, de développement et de mise en œuvre des interventions non médicamenteuses, de projet de vie en particulier pour la délicate question du lieu de vie, de prévention !

Les personnes malades et leurs proches aidants, tous les professionnels qui les accompagnent au quotidien méritent mieux que cela. Il est impératif de construire les réponses pour une meilleure qualité de vie au quotidien. C’est un choix de société qui nous oblige et que l’on doit à nos aînés.

Christine Tabuenca,
Directrice générale de la Fondation Médéric Alzheimer