Alzheimer : « la mémoire du néant »

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
08 juin 2020

Alzheimer terrifie. Maladie neurodégénérative, elle ne nous atteint pas seulement dans nos fonctions vitales, mais dans notre personne, qu’elle dissout irréversiblement devant nos yeux, puis ceux des autres », écrit le philosophe Guillaume von der Weid. « Elle n’atteint pas seulement notre valeur, mais notre capacité d’évaluation, pas seulement notre faire, mais notre humanité même. Beaucoup préfèreraient mourir que de se voir mourir. Et pourtant, c’est une maladie qui ne fait pas souffrir, dont on s’aperçoit à peine et qui, par elle-même, ne tue pas. C’est l’idéalisation de notre personnalité qui rend insupportable l’affaiblissement intime d’Alzheimer », explique le philosophe. Pour retrouver l’individu derrière le rideau de la maladie, il faut déposer les lunettes des préjugés sociaux sédimentés dans notre mémoire, il faut oublier cette mémoire réductrice, cette mémoire du néant, pour voir que la mémoire n’est pas tout. Il se peut même qu’on découvre alors une personne plus authentique que celle qu’on croyait connaitre.

Von der Weid G. Alzheimer : la mémoire du néant. Neurol Psychol Gériatr 2019 ; 111(19) : 119-123. Juin 2019. www.guillaumevonderweid.com/wordpress/wp-content/uploads/2019/02/al.pdf (texte intégral)