Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : les retraités à plus basse pension commencent à la percevoir en moyenne cinq ans plus tôt.
Droit des personnes malades
L’étude, publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et menée par Patrick Aubert de l’Institut des politiques publiques (IPP), examine l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en France, une prestation destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie. Elle se base sur des données de 2017, croisant les informations de l’échantillon inter régimes de retraités (EIR) et des remontées individuelles sur l’APA et l’aide sociale à l’hébergement (RI-APA-ASH).
La méthodologie repose sur la méthode de Sullivan, qui combine les probabilités de survie et de bénéficier de l’APA à chaque âge pour estimer les durées espérées de retraite et de perception de l’APA. Les données sont ventilées par sexe et niveau de pension, permettant une analyse détaillée des inégalités.
Les principaux résultats montrent que les retraités perçoivent l’APA pendant environ 10 % de leur retraite, avec des disparités selon le sexe et le niveau de pension. Les femmes, en raison de leur espérance de vie plus élevée, passent plus de temps en APA (12 %) que les hommes (6 %). Les retraités les plus aisés bénéficient moins longtemps de l’APA à domicile mais passent plus de temps en établissement avec un niveau de dépendance élevé.
L’âge d’entrée dans l’APA varie également : les retraités les plus aisés commencent à percevoir l’APA plus tard que ceux ayant des pensions plus faibles. Par exemple, les hommes les plus aisés commencent à 85,2 ans contre 77,7 ans pour ceux ayant les pensions les plus basses.
L’étude souligne également que les bénéficiaires d’une retraite pour inaptitude perçoivent l’APA plus tôt et pendant une plus grande partie de leur retraite. Enfin, des disparités selon la catégorie socioprofessionnelle sont observées, les anciens cadres passant moins de temps en APA que les anciens ouvriers.