Aider les aidants pour mieux prendre soin de nos aînés

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
24 octobre 2022
Auteur(s) :
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre
Langue :
Français

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik appelle à « mieux prendre soin des aidants, pour mieux prendre soin des vieux », dans le dossier Bonjour vieillesse de Libération, pour la rentrée d’Or Gris.

Selon lui, la façon dont nous vieillissons est intimement liée à notre plus tendre enfance, notre éducation, notre environnement social. Un enfant qui entre en maternelle avec un stock de 1 000 mots contre 200 mots pour les enfants « moins sécurisés » (c’est-à-dire sans environnement stable, avec de la précarité, des conflits), partent avec un bagage et une perspective d’avenir plus solide.

Le bagage culturel est d’autant plus important lorsqu’arrive l’âge de la retraite. Il est le fruit et le résultat d’années d’emmagasinement de curiosité, de savoirs et de liens sociaux affectifs qui nous permettront de vieillir un peu moins seul. On remarque que la dégradation neurologique est plus importante chez les personnes âgées et seules. En revanche, les couples affrontent mieux la vieillesse.

Enfin, pour mieux prendre soin des vieux, il faudrait mieux prendre soin des aidants. En France, on compte 11 millions d’aidants familiaux. La vieillesse dure aujourd’hui près de 40 ans, un temps relativement de bien-être mais qui entraîne une dépendance forte dans les derniers mois ou années d’une vie. Pour que ce moment ne soit pas un moment de douleur pour les proches, et afin que tout ne repose pas sur eux, il faut absolument aider les aidants et développer les métiers d’aide à la personne qui sont peu valorisés alors même qu’ils sont fondamentaux.