Aidants familiaux : les inconnus dans l’entreprise

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
29 avril 2020

Après les mesures de soutien introduites par la loi de 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement (définition du proche aidant, création d’un droit au répit, instauration d’une aide financière en cas d’hospitalisation,), les députés examinent une proposition de loi concernant le don de jours de repos aux aidants familiaux actifs. Ceux-ci cumulent en effet trois vies : vie familiale, vie d’aidant familial et vie professionnelle. L’OCIRP (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance) estime leur part à 15% de la population active. Ces aidants actifs seraient à l’origine de 24% des arrêts de travail de courte durée (3 à 5 jours). Selon le baromètre de la Fondation Médéric Alzheimer portant sur un échantillon de Français âgés de 40 à 64 ans cumulant engagements professionnels, engagements familiaux (conjoint, enfant à charge) et engagements envers le proche qu’ils aident (génération « pivot »). 20% des aidants estiment que l’aide qu’ils apportent a des conséquences sur leur vie professionnelle (refus d’une mobilité géographique, d’heures supplémentaires ou d’un retour à temps plein, de promotion…). Le temps de trajet moyen entre le lieu d’activité professionnelle de l’aidant et le domicile de l’aidé s’élève à presque 1 heure. Cette génération « sandwich » souhaite, un environnement favorable aux aidants avec un soutien de l’entreprise (83%) et un soutien par les collègues aidants (69%), tel que, le don de jours de congés aux collègues ayant un parent aidant (projet de loi en cours). De son côté, l’enquête Agir pour les salariés aidants, menée en 2017 par la Fondation Médéric Alzheimer et Malakoff Médéric avec l’aide de la Fondation Handicap Malakoff Médéric, montre que la question des salariés aidants n’est pas encore une priorité pour les entreprises : seules 15 % des entreprises ont déclaré que ce sujet était un thème de travail. 66 % des salariés interrogés ont informé leur supérieur hiérarchique de leur situation d’aidant familial, principalement parce qu’ils pensent qu’il s’agit d’un passage obligatoire pour que leur hiérarchie puisse les aider (43%) et qu’ils ont confiance en eux (39%). 12 % des salariés aidants indiquent avoir pris des congés spécifiques (congés de soutien familial, congés de proche aidant) et 67% un congé non spécifique pour s’occuper de leurs proches (congés payés, RTT, disponibilité) ; 59% des salariés aidants ignorent ce qu’est le congé de présence parentale, 70% le congé de solidarité familiale et 55% le congé du proche aidant.  

www.previssima.fr/actualite/aidants-familiaux-le-risque-dune-vie-professionnelle-sacrifiee.html, 26 décembre 2017. France Alzheimer, Newsletter, novembre 2017.