Adaptation de l’environnement architectural : la lumière
Interventions non médicamenteuses
Parmi les approches non-pharmacologiques, les aménagements environnementaux occupent une place importante. Ils aident à l’orientation spatiale et temporelle, donnent à la structure de soins un caractère accueillant et rassurant, contribuent à la qualité de vie générale des résidents, expliquent Stéphane Adam, docteur en psychologie, responsable de l’unité de psychologie de la sénescence à l’Université de Liège (Belgique), et Laurent Farag, logopède [orthophoniste] spécialisé en gériatrie et psychogériatrie à la clinique de soins spécialisés Valdor-Pèrï de la même ville. La lumière, en plus d’être un élément constitutif de cet environnement accueillant, est un synchroniseur puissant de notre horloge biologique. L’apprivoiser pour en faire une thérapeutique douce, agissant tant sur l’orientation que sur l’humeur et le sommeil, serait une avancée significative dans le champ des approches non médicamenteuses. L’objectif des deux chercheurs est de mettre en évidence et catégoriser les effets positifs d’une lumière méthodiquement modulée sur des paramètres cliniques tels que le rythme circadien, l’humeur et les manifestations psycho-comportementales de personnes hospitalisées en hôpital gériatrique. Une analyse de la littérature permet d’identifier trente-deux articles sur la luminothérapie, mais de très nombreux biais méthodologiques empêchent de tirer des conclusions. Les deux chercheurs proposent une méthodologie alternative, qui évaluera les effets d’une lumière « environnementale » et architecturale » collective plutôt que les dispositifs individuels (luminettes : lunettes diffusant une lumière blanche sur la pupille des porteurs ou boîtes lumineuses placées sur une table). Les effets doivent être mesurés à la fois chez les personnes malades et le personnel soignant.
Adam S et Farag L. Intérêt d’une lumière modulée dans l’aménagement des lieux de vie réservés aux personnes âgées atteintes de démence : de la théorie à la pratique. Rev francoph Gériatr Gérontol 2013 ; 20(198) : 328-329. Octobre 2013.