Activité physique adaptée : une médiation de réadaptation

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
03 mars 2017

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’activité physique comme « tout mouvement produit par la contraction des muscles, entraînant une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos. » L’activité physique se présente comme un traitement non médicamenteux primordial pour maintenir l’autonomie fonctionnelle des personnes âgées. La gymnastique douce et les ateliers d’équilibre constituent à ce jour les principaux supports d’activité physique dispensés par les professionnels de l’animation et de la rééducation en institution, écrivent Valentin Barbade, professionnel en activités physiques adaptées, et Guy Le Charpentier, ingénieur de la rééducation, du handicap et de la performance motrice [master professionnel de l’Université de Poitiers], co-directeur et référent sport-santé de la société d’accompagnement ReSanté-vous. Quelles preuves scientifiques ? Des études montrent l’intérêt de l’activité physique en prévention secondaire et tertiaire des troubles psycho-comportementaux et du déclin cognitif, ainsi que pour améliorer la capacité posturale et réduire le risque de chute (Kemoun G et al, 2010 ; Debove L et Paillard T, 2014). Un essai contrôlé et randomisé, mené par Linda Teri de l’Université de Washington (Etats-Unis) auprès de cent cinquante personnes, montre qu’un programme d’activités physiques pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, associé à un programme d’accompagnement éducatif pour les aidants familiaux, permet une amélioration du fonctionnement physique, un meilleur niveau d’activité motrice et une diminution des symptômes dépressifs (Teri L et al, 2003). Une méta-analyse de vingt-neuf études a montré qu’un entraînement aérobie [activité nécessitant l’oxygène comme source principale de combustion des sucres fournissant l’énergie à l’organisme ; le niveau d’activité doit être suffisamment faible pour ne pas imposer de difficultés respiratoires ni de douleurs musculaires] améliore les capacités d’attention, de vitesse de traitement, des fonctions exécutives et de la mémoire (Smith PJ et al, 2010).

Barbade V et Le Charpentier G. Le sport en EHPAD, une médiation innovante de réadaptation. Doc’Alzheimer 2017 ; 24 : 25-26. Janvier-mars 2017. Géroscopie, mars 2017. Kemoun G et al. Effects of a physical training programme on cognitive function and walking efficiency in elderly persons with dementia. Dement Geriatr Cogn Disord 2010 ; 29(2): 109-114. Février 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20150731. Debove L et Paillard T. Effets de l’activité physique sur le contrôle postural chez des sujets atteints de la maladie d’Alzheimer. Neurophysiol Clin 2014 ; 44(5) : 510. Novembre 2014. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0987705314001567. Teri L et al. Exercise plus behavioral management in patients with Alzheimer disease: a randomized controlled trial. JAMA 2003 ; 290(15): 2015-2022. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14559955. Smith PJ et al.

Aerobic exercise and neurocognitive performance: a meta-analytic review of randomized controlled trials. Psychosom Med 2010; 72(3): 239-52. Avril 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20223924 (texte intégral).