ACTEURS - Professionnels Avril 2006
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
IRLANDE
Les généralistes démunis face aux démences séniles
Les médecins généralistes (GPs) irlandais ne savent pas toujours diagnostiquer les démences séniles et n’osent pas annoncer à leur patient le diagnostic lorsqu’il est établi. Telle est la conclusion de l’étude Dementia in Primary Care : the First Survey of Irish General Practioners, menée auprès de 300 GPs d’Irlande et publiée dans l’International Journal of Geriatric Psychiatry. Environ 90% des GPs déclarent ne pas avoir reçu une formation particulière sur les démences séniles et 83% d’entre eux ont exprimé leur désir d’en recevoir une. Chaque généraliste diagnostique en moyenne quatre cas de démence sénile par an. Les GPS qui ont reçu une formation aux démences ou qui ont plus de dix ans d’expérience professionnelle diagnostiquent quant à eux davantage de démences chaque année. Environ 31% des généralistes déclarent qu’ils éprouvent des difficultés à distinguer entre les symptômes « normaux » de la vieillesse et ceux de la démence. De plus, de nombreux généralistes préfèrent taire le diagnostic à leurs patients de peur de leur réaction (comme la dépression). Seuls 19% des GPs déclarent toujours dévoiler le diagnostic tandis que 41% ne le révèlent que rarement ou jamais.
Irish Medical News, 10 avril 2006
ETATS-UNIS
Sensibilisation des latinos à la maladie d’Alzheimer
Aux Etats-Unis, la Fondation Alzheimer a reçu de la MetLife Foundation une bourse de 150 000 dollars pour soutenir l’action menée par cinq branches locales de la Fondation auprès des communautés hispaniques d’El Paso (Texas), de Denver, de Cincinnati, de Los Angeles et de Watertown (Massachusetts). Ces dernières sensibilisent la population d’origine hispanique à la maladie d’Alzheimer et mettent en place des services d’aide aux patients et à leurs aidants. Selon les chiffres publiés en 2000 par le US Census Bureau, 12,5% de la population américaine est d’origine hispanique, soit une augmentation de 58% par rapport à 1990. Et cette proportion continuera vraisemblablement à augmenter. D’ici 2050 le nombre de latinos atteints par la maladie d’Alzheimer augmentera de 60% pour toucher 1,3 million de personnes. Business Wire, 12 avril 2006
ALLEMAGNE
Trop peu de médecins spécialisés
Les médecins spécialistes viennent trop peu souvent en consultation dans les maisons de retraite ou de soins, indique une étude sur les soins médicaux dans les maisons de retraite, réalisée par Charité Berlin et deux universités allemandes. L’Allemagne, qui compte six cent mille résidents âgés de ces établissements, manque de neurologues, de psychiatres. Et pourtant la nécessité s’en fait beaucoup sentir lorsque les pensionnaires sont atteints de maladies neurodégénératives. Un résident sur cinq seulement est capable de réclamer un médecin de son propre chef. Plus de la moitié [sur une population étudiée de 65 000 pensionnaires] souffrent de la maladie d’Alzheimer, mais moins de 19% reçoivent un médicament adéquat (Antidementiva).
Medical Tribune, www.medical-tribune.de, 25 avril 2006
Un établissement qui déculpabilise
Dans cette institution spécialisée de Hennigsdorf (Brandebourg) [groupe Marseille-Kiniken] qui reçoit exclusivement des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de démences, tout est pensé pour eux. Le mobilier, les panneaux d’orientation, la musique, les soins d’ergothérapie, le personnel hautement qualifié, tout concourt à créer un bien-être spécifique, qui tienne compte des comportements et des déficiences de ces patients. Mais c’est aussi à leurs aidants que l’établissement se dévoue. La plupart des aidants ressentent une énorme culpabilité. Une consultation avec une psychologue leur est ouverte une fois par mois. Et le climat apaisé de l’institution, où l’agressivité est réduite parce que le rythme, l’environnement et la communication sont adaptés au malade et non l’inverse, contribue à une meilleure harmonie entre les malades et leurs proches.
Der Tagesspiegel, www.tagesspiegel.de, 25 avril 2006