Accueillants familiaux : une surveillance sans relais
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les 9 400 accueillants familiaux ne disposent pas, à la différence des salariés ou des micro-entrepreneurs, d’un dispositif de chômage partiel ou d’indemnisation lié à la suppression des nouvelles entrées pendant la période de confinement et ne sont pas non plus désignées comme bénéficiaires de la prime Covid-19. Aucun dispositif de droit au répit n’est envisagé pour ces professionnels qui ont souvent fait le choix, durant la crise sanitaire, d’assumer sans aide extérieure une prise en charge 24 heures sur 24. « Nous accueillons trois personnes âgées, expliquent Marie et Laurent Provôt, présidents de France accueil familial. Quand la mesure s’est imposée aux EHPAD, nous avons décidé d’interdire les visites à notre domicile en dehors de celle des professionnels de santé. Nos personnes accueillies ont été confinées avec nous sans pouvoir bénéficier, pour l’un, de son accueil de jour Alzheimer et pour un autre, de ses réunions au club du troisième âge. Habituellement, nous salarions une aide-ménagère qui nous supplée un jour par semaine. Pour limiter les risques de contamination nous lui avons demandé de ne plus venir. Nous sommes fiers d’avoir préservés nos aînés mais nous sommes fatigués. » Pour les courses, la famille d’accueil a pu compter sur la solidarité dans leur village du Pizou (Dordogne). « Mais, précise Laurent Provôt, certains accueillants se sont retrouvés dans des situations vraiment difficiles les premières semaines à devoir faire les courses sans protection et sans aide pour compenser l’absence de relais extérieurs. »
Hospimédia, 12 mai 2020.