4 Français sur 10 ont des connaissances insuffisantes pour améliorer leur santé cérébrale

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Date de rédaction :
09 juin 2021

Une enquête portée par l’association France Alzheimer et maladies apparentées et coordonnée par le Pr Bertrand Fougère, chef du pôle vieillissement du CHU de Tours, en collaboration avec la Fédération des centres mémoire, montre que les Français connaissent mal les facteurs protecteurs et les facteurs de risque modifiables de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. S’ils étaient mieux connus, ces facteurs modifiables permettraient d’éviter ou de retarder potentiellement la maladie dans quatre cas sur dix. Il s’agit notamment du diabète, du manque de contacts sociaux, de l’hypertension artérielle, de la déficience auditive, du tabagisme, de l’obésité, de la dépression, d’un faible niveau d’éducation, de l’inactivité physique, de la consommation excessive d’alcool, des traumatismes crâniens ou de la pollution de l’air. Une enquête nationale en ligne sur la connaissance des Français sur les troubles cognitifs a été proposée du 12 janvier au 12 février 2021 ; 4 325 personnes y ont répondu. Avant de répondre aux questions, près de 8 répondants sur 10 ont déclaré avoir des connaissances bonnes, raisonnables ou excellentes sur les troubles cognitifs. Mais à la fin du questionnaire, 4 personnes sur 10 ont estimé avoir des connaissances insuffisantes pour améliorer leur santé cérébrale, se rendant compte qu’elles ignoraient les réponses aux questions. Bien souvent, les répondants se trompent. Ainsi, 42 % d’entre eux pensent que si l’un des parents est atteint de troubles cognitifs, cela augmente le risque de développer des troubles cognitifs ; 30 % ignorent quelle réponse donner. La maladie d’Alzheimer n’est en fait héréditaire que dans 1 % des cas. 43 % des répondants ne savent par ailleurs pas si travailler dans un environnement bruyant augmente le risque de troubles cognitifs, et 25 % sont en désaccord avec cette proposition. De nombreuses études ont pourtant établi un lien entre déficience auditive et troubles cognitifs. 40 % des répondants ignorent également si le diabète augmente le risque de troubles cognitifs, et 24 % pensent que ce n’est pas le cas. Le diabète est pourtant bien un facteur de risque. En ce qui concerne les messages généraux de prévention sanitaire, environ 60 % des répondants pensent qu’une alimentation saine et une activité physique régulière réduisent le risque de troubles cognitifs. Par contre, le pourcentage de bonnes réponses est deux fois moins élevé lorsqu’il s’agit de savoir si le diabète ou le surpoids, qui peuvent être notamment des conséquences de l’inactivité physique et/ou d’une mauvaise alimentation, peuvent augmenter le risque de troubles cognitifs. Deux tiers des répondants seraient intéressés par des informations sur la manière d’améliorer leur santé cérébrale, principalement sur Internet. Face à une maladie sans traitement curatif et aux fausses nouvelles qui inondent le web et les réseaux sociaux, les promoteurs de l’enquête demandent aux pouvoirs publics de garantir une campagne de prévention et d’information générale, notamment sur Internet mais aussi par l’intermédiaire des structures de santé. C’est un enjeu majeur de santé publique. Au-delà d’une sensibilisation générale de la population, ils estiment indispensable de mener une campagne de prévention et d’information ciblée auprès des publics à risque. Cela favoriserait le diagnostic précoce, une étape déterminante pour une meilleure prise en soins. Sur le modèle du dépistage systématique de certains cancers, une campagne sur les premiers signes d’alerte qui doivent conduire à une évaluation cognitive pourrait être ainsi proposée.

www.francealzheimer.org/etude-connaissance-des-francais-sur-les-troubles-cognitifs/, 26 mai 2021.