Diagnostic de la maladie d’Alzheimer
Poser un diagnostic très tôt va permettre de mettre en place un protocole de soins pour ralentir l’évolution, anticiper l’avenir tant que les facultés de discernement et de prise de décision sont possible. En France, les diagnostics demeurent trop tardifs. Les personnes malades se trouvent alors privées d’une prise en charge adaptée. L’enjeu est de développer le diagnostic précoce, c’est-à-dire dès les premiers signes de la maladie d’Alzheimer.
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Quand faut-il se faire diagnostiquer ?
Il ne faut pas attendre et ne consulter qu’en cas de troubles affectant la vie quotidienne : ceci constituerait une perte de chance. Se faire diagnostiquer dès que possible, lorsque les premiers signes apparaissent, c’est améliorer son espérance de vie sans perte d’autonomie. En effet, plus le diagnostic de la maladie est posé tôt, plus l’évolution naturelle de la maladie pourra être freinée. Une prise en compte précoce des symptômes permet de créer les conditions d’un environnement favorable au maintien des capacités conservées de la personne malade (souvenirs, habitudes, musique, etc.).
Qui consulter ?
C’est le médecin traitant qui organise le parcours de soins. En cas de doute, il oriente le patient vers une consultation spécialisée composée d’une équipe pluridisciplinaire. Il existe deux types de consultations mémoire :
- une consultation mémoire labellisée, habituellement située dans un centre hospitalier ;
- un centre mémoire de ressources et de recherche, situé dans un centre hospitalo-universitaire. Il est le référent pour les consultations mémoire de la région afin d’apporter une aide au diagnostic de cas complexes : cas atypiques par exemple. Il dispose aussi d’une consultation mémoire labellisée classique.
Ces consultations mémoires sont regroupées en Fédération – FCM – dont la mission est de :
- promouvoir et évaluer la prise en charge diagnostique, thérapeutique et médico-sociale de patients vivant avec la maladie d’Alzheimer ou les maladies apparentées quel que soit le stade d’évolution ;
- participer à la recherche académique et des essais thérapeutiques pour générer de nouvelles avancées dans la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées ;
- se mobiliser pour la prévention dans le champ de la cognition et du vieillissement ;
- s’engager dans la formation et l’information concernant ces maladies.
Certains neurologues libéraux assurent le diagnostic en s’appuyant sur une organisation permettant la réalisation des tests spécifiques et le suivi des patients.
Quels examens effectués ?
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par deux types de lésions, les lésions amyloïdes et les lésions tau. Si le patient présente ces deux sortes de lésions, alors le diagnostic de maladie d’Alzheimer peut être posé.
Les Tests Cliniques
Les tests cliniques regroupent les tests de mémoire et les tests neuropsychologiques effectués respectivement par le neurologue et le neuropsychologue. Ces tests permettent de détecter de façon précoce les premiers troubles de la mémoire de la maladie d’Alzheimer. Ils permettent d’évaluer les différentes fonctions cognitives comme la mémoire, le langage, la motricité ou encore l’attention.
Les Tests Para-Cliniques
Il s’agit d’examens biologiques qui confrontés aux tests de mémoire et neuropsychologiques vont confirmer le diagnostic de maladie d’Alzheimer et, ce, même à un stade très débutant.
Des examens complémentaires peuvent être prescrits en cas de difficulté à confirmer le diagnostic :
L’IRM
Cette imagerie permet de voir l’atrophie potentielle du cerveau. Trois régions seront observées :
- la région de l’hippocampe qui est celle de la mémorisation ;
- l’atrophie du lobe temporal médian qui est un marqueur du développement de la maladie d’Alzheimer ;
- l’amygdale : région essentielle pour ressentir et percevoir certaines émotions.
La TEP ou PET-scan
C’est une imagerie fonctionnelle qui permet de visualiser les plaques amyloïdes impliquées dans la maladie d’Alzheimer.
La ponction lombaire
Cet examen est avant tout proposé aux personnes dont le diagnostic reste hésitant comme pour les patients jeunes par exemple. Grâce à l’analyse du Liquide Céphalo Rachidien prélevé (liquide entourant le cerveau et la moelle épinière) . il sera possible de quantifier les protéines amyloïdes et tau dont le dosage permettra de préciser le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
Intérêts du diagnostic précoce
Même en l’absence d’un traitement curatif ou symptomatique majeur, le diagnostic précoce présente plusieurs intérêts :
Pour la personne malade, il s’agit de :
- nommer la maladie pour comprendre et accepter l’origine des troubles ;
- déterminer l’origine des troubles mnésiques, qui, dans certains cas, n’ont rien à voir avec la survenue d’une maladie neurodégénérative. Des troubles de mémoire peuvent être en rapport avec une dépression, un trouble du sommeil, une anomalie du fonctionnement de la thyroïde, etc. pour lesquels il existe des traitements spécifiques ;
- entrer dans un parcours de prise en charge, de prise en soin et d’accompagnement coordonné avec une organisation adaptée ;
- connaitre son diagnostic en cas d’examens médicaux pour une autre maladie ou une intervention chirurgicale avec anesthésie générale. Des précautions particulières seront alors prises ;
- avoir le temps de s’adapter et de s’organiser pour plus tard (directives anticipées, mandat de protection future, stratégies patrimoniales, etc.) ;
- bénéficier précocement des actions pour retarder l’évolution de la maladie : interventions non médicamenteuses, comme l’orthophonie (par exemple créer avec la famille les conditions favorables pour la persistance d’une communication lorsque le langage verbal ne sera plus possible) ou l’ergothérapie (réhabilitation cognitive : créer et baliser sa journée de routines, etc.) ;
- bénéficier de l’information, du soutien et de l’aide des associations de bénévoles : France Alzheimer (écoute téléphonique, permanence, cafés mémoire, éducation thérapeutique du patient / éducation pour la santé), les centres communaux d’action sociale (CCAS), les associations sportives, culturelles, etc ;
- pouvoir contribuer à la recherche et entrer dans un essai clinique thérapeutique (favoriser l’estime de soi).
Pour la famille, il s’agit de :
- comprendre les changements chez son parent malade et déculpabiliser ;
- ne plus être seule et être intégrée dans le parcours de vie et de santé de la personne malade ;
- avoir le temps de s’adapter et de s’organiser pour plus tard (stratégies patrimoniales, conciliation avec une vie professionnelle, etc.) ;
- bénéficier de l’information, du soutien et de l’aide des associations de bénévoles : France Alzheimer (écoute téléphonique, permanence, groupe de parole, formation des aidants), les CCAS, les associations sportives, culturelles, etc ;
- être accompagnée pour sa santé et son droit au répit ;
- pouvoir contribuer à la recherche et entrer dans des études portant sur le binôme aidant/aidé ou spécifiquement sur le proche-aidant.