Poupées thérapeutiques : quels effets ? Quel cadre éthique ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
29 août 2014

Gary Mitchell, des services pour la démence d’Irlande du Nord et du Pays-de-Galles, propose une revue de la littérature sur l’utilisation thérapeutique des poupées chez des personnes âgées atteintes de démence. Onze études sont de qualité méthodologique satisfaisante. La majorité d’entre elles montre une amélioration du bien-être général, de la participation sociale, de la communication, de la prise alimentaire et une réduction des épisodes de souffrance psychologique (distress). Les limites portent sur la confusion sur la propriété de la poupée et la gêne des professionnels de santé à introduire des poupées dans la pratique clinique. Sur le plan de l’éthique, « l’utilisation thérapeutique de la poupée respecte le critère de bienfaisance (en facilitant la promotion du bien-être) et l’autonomie (la personne malade peut exercer son droit d’interagir ou non avec la poupée). Cependant, certains pourraient penser que l’utilisation thérapeutique de la poupée met en question la dignité (les personnes malades sont encouragées à interagir avec les poupées) et la non malfaisance (la souffrance psychologique que cette thérapie pourrait causer aux membres de la famille). » En l’absence de preuves rigoureuses et de cadre législatif pour l’utilisation thérapeutique des poupées, Gary Mitchell et ses collèges suggèrent de résoudre le dilemme éthique en s’appuyant sur la Convention des Nations-Unies sur les droits des personnes ayant des incapacités, et en replaçant la personne malade au centre du débat, en tant que « détentrice de droits » que les professionnels doivent respecter pour répondre à ses besoins.

Mitchell G et Templeton M. Ethical considerations of doll therapy for people with dementia. Nurs Ethics 2014; 21(6): 720-730. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24493710. Mitchell G et al. Therapeutic use of dolls for people living with dementia: A critical review of the literature. Dementia (London), 25 août 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25160532.