Développement de services pour la démence : quelle recherche sur l’aménagement ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
29 août 2014

En Ecosse, le centre de développement de services pour la démence (DSDC-Dementia Services Development Center) travaille depuis près de vingt-cinq ans sur l’amélioration des services pour les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs et leurs aidants, explique sa directrice, le Pr June Andrews. « En se fondant sur la recherche, le DSDC a développé une réflexion unique, qui a permis d’améliorer considérablement l’adaptation de l’architecture des lieux d’accueil des personnes atteintes de troubles cognitifs. Dès l’origine, une équipe pluridisciplinaire composée de cliniciens, d’architectes et de designers a été formée afin de promouvoir l’importance de l’architecture pour l’accompagnement de ces personnes. Outre nos conseils en aménagement, nos clients profitent également de la documentation en libre accès que nous produisons, ainsi que de nos simulations virtuelles d’environnement de soins. Plusieurs guides ont été réalisés sur des aspects fondamentaux de l’architecture (aménagement intérieur, luminosité et espaces extérieurs). Enfin, architectes et spécialistes des conséquences des troubles cognitifs sur l’environnement des résidents dispensent des formations, conseillent et soutiennent les maîtres d’ouvrage. L’école de design du DSDC est le leader mondial dans ce domaine. » L’approche du DSDC s’appuie sur trois niveaux de preuves scientifiques : la recherche sur l’environnement et la maladie d’Alzheimer, produisant des résultats pouvant être appliqués ; l’extrapolation des connaissances sur les altérations physiques et sensorielles dues à la maladie d’Alzheimer ; les avancées de la recherche à l’international. Pour June Andrews, le coût de l’accompagnement de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer est moins élevé dans un espace bien agencé que dans un espace de soin traditionnel. « Un agencement réfléchi réduira les incidents tels que les chutes, les sorties incontrôlées, l’incontinence ou encore les comportements perturbateurs auxquels les professionnels font face régulièrement. Un aménagement bien agencé réduira aussi l’utilisation de neuroleptiques, dont les effets indésirables sont souvent décriés. » Au Royaume-Uni, de plus en plus, les établissements privés mettent en avant la certification du DSDC de Stirling comme preuve de qualité de l’aménagement.

Andrews J. Le Dementia Services Development Centre. Doc’Alzheimer hors-série 2014 ; 3 : 31. Août 2014. http://dementia.stir.ac.uk/, 9 septembre 2014.