Entraînement cognitif : quels effets à long terme ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
29 août 2014

Nicolas Gates et Perminder Sachdev, du centre pour le vieillissement du cerveau en bonne santé de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud à Sydney (Australie), proposent une revue des essais cliniques mesurant l’effet de l’entraînement cognitif utilisé en réhabilitation chez des personnes atteintes de déficit cognitif préclinique ou de maladie d’Alzheimer débutante. Les preuves scientifiques restent encore rares, mais des résultats préliminaires suggèrent que l’entraînement cognitif multi-domaines en petits groupe peut apporter des bénéfices cognitifs immédiats et à long terme.

Quant à eux, le Pr George Rebok, du département de santé mentale de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (Etats-Unis),  et ses collègues de l’étude ACTIVE (Advanced Cognitive Training fir the Independent and Vital Elderly), ont suivi pendant dix ans deux mille huit cents personnes âgées à l’inclusion de 73.6 ans vivant à domicile dans six villes américaines, pour mesurer les effets à long terme d’un entraînement cognitif sur les capacités cognitives et les capacités fonctionnelles dans les activités de la vie quotidienne. L’essai clinique randomisé, en simple aveugle, compare trois groupes d’intervention (entraînement de la mémoire, du raisonnement ou de la vitesse de traitement de l’information) à un groupe témoin, sans contact avec les investigateurs. Les interventions étaient réparties sur dix séances, suivies de quatre séances de rappel (booster) à onze mois et trente-cinq mois après le début de l’étude. Quels résultats après dix ans ? Dans chacun des groupes d’intervention, les chercheurs observent une réduction des difficultés dans les activités instrumentales de la vie quotidienne. À un âge moyen de quatre-vingt-deux ans, 60% des participants du groupe d’intervention déclaraient avoir amélioré ces activités instrumentales, contre 50% dans le groupe témoin. A dix ans, l’effet de l’entraînement cognitif est maintenu modérément pour le raisonnement, de façon plus importante pour la vitesse de traitement de l’information, mais plus du tout pour la performance de la mémoire. Les séances de rappel produisent un effet supplémentaire et durable sur les capacités de raisonnement et de vitesse de traitement. Il s’agit de la première étude randomisée à grande échelle montrant que l’entraînement cognitif améliore la fonction cognitive chez des personnes âgées vivant à domicile et les capacités fonctionnelles dans les activités de la vie quotidienne.

Gates NJ et Sachdev P. Is Cognitive Training an Effective Treatment for Preclinical and Early Alzheimer’s Disease? Journal of Alzheimer’s Disease, 28 août 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25171716. Rebok GW et al. Ten-year effects of the advanced cognitive training for independent and vital elderly cognitive training trial on cognition and everyday functioning in older adults. J Am Geriatr Soc 2014; 62(1): 16-24. Janvier 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24417410 (texte intégral).