Un environnement physique et humain encapacitant pour des personnes en situation de handicap cognitif (1)

Fabrice Gzil, docteur en philosophie et responsable du pôle Études et recherche à la Fondation Médéric Alzheimer, rappelle que si la société est sensibilisée à la situation de handicap des personnes ayant des déficiences motrices, la prise de conscience du rôle de l’environnement dans le domaine de la maladie d’Alzheimer est beaucoup plus timide. Il rappelle le cadre conceptuel de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées : « constitue un handicap (…) toute limitation d’activité ou de restriction de participation à la vie en société, subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive, d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. » Pour Fabrice Gzil, « prendre en compte l’environnement, dans le contexte de la maladie d’Alzheimer, implique en d’autres termes de s’attacher non seulement à l’expression clinique de la maladie, mais aussi à son expression fonctionnelle et à son expression sociale. » Les personnes vivant avec les symptômes de la démence ont des difficultés croissantes pour comprendre et interpréter les informations qui leur parviennent de leur environnement. Elles sont plus facilement désorientées par des modifications de leur contexte de vie et très sensibles à l’atmosphère émotionnelle, à l’ambiance affective qui règne autour d’elles. « Adapter l’environnement aux besoins et aux difficultés spécifiques des personnes malades implique ainsi de tenir compte de la réduction de leurs capacités cognitives, mais aussi motrices, sensorielles et communicationnelles. »

Gzil F. Prendre en compte l’environnement : une autre philosophie de l’accompagnement. Doc’Alzheimer hors-série 2014 ; 3 : 34-35. Août 2014.