Percevoir et s’adapter à son environnement nécessite de l’attention

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
29 août 2014

La perception et l’interaction avec l’environnement sont altérées dans la maladie d’Alzheimer, explique Christophe Reintjens, neuropsychologue et responsable adjoint des activités de formation à la Fondation Médéric Alzheimer. « Outre les déficits purement sensoriels qui peuvent être affectés au cours du vieillissement (vision, audition), ce sont les composantes attentionnelles qui sont les plus détériorées. L’attention, fonction physiologique indispensable à l’adaptation, nous permet de nous orienter vers une source d’intérêt, de faire face à des situations nouvelles ou complexes, ou encore de réaliser deux tâches en même temps. Ainsi, l’attention contrôle les efforts cognitifs nécessaires pour limiter les distractions ou pour focaliser nos ressources sur des éléments particuliers. Des chercheurs ont mis en évidence un phénomène de « capture attentionnelle » : les personnes âgées et surtout les personnes atteintes de troubles cognitifs seraient plus facilement distraites par des informations interférentes qui viendraient littéralement capturer leur attention. Or, la capacité de diviser son attention sur plusieurs objets en même temps ne serait plus possible au-delà d’un certain degré d’évolution de la maladie. D’où la nécessité pour l’entourage de gérer le nombre et l’intensité des diverses stimulations extrêmes. De fait, il est souhaitable de limiter les stimulations (sans toutefois les épurer à l’excès) provenant de l’environnement des aînés afin de compenser les processus attentionnels », conseille le neuropsychologue. « Par exemple, nous ferons attention à ce que la télévision ne soit pas allumée en même temps que la radio, tandis que nous demandons aux résidents de réaliser des tâches complexes, comme un atelier cuisine. »

Reintjens C. L’environnement vu par le neuropsychologue. Doc’Alzheimer hors-série 2014 ; 3 : 43-44. Août 2014.