Médiation animale Octobre 2014

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
25 septembre 2014

Edwin Garzon, éthologue [spécialiste du comportement animal] et Jean-Marie Sillou, psychologue clinicien à l’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et au CCAS (centre communal d’action sociale) de Montpellier, publient une étude de cas mesurant l’effet d’une médiation animale (chiens, lapins, cochon d’Inde) auprès de deux résidentes d’EHPAD atteintes de maladie d’Alzheimer au stade modéré et d’apathie, au cours de quarante séances réparties sur dix mois. Quels résultats ? Pour les auteurs, « la médiation animale redonne de l’estime de soi à la personne malade en la responsabilisant vis-à-vis de l’animal et en lui renvoyant une image non détériorée d’elle-même. L’animal replace la personne au cœur de son environnement avec lequel elle est amenée à interagir. L’animal facilite la communication verbale et non verbale avec les animaux, les proches, les soignants. » Les auteurs observent : « alors qu’elle est généralement plongée dans un état d’apathie très important (score 56/60 sur l’échelle de démotivation EAD), lors des séances de médiation animale, Madame C. montre une communication adaptée et rit : l’évocation des animaux est une telle motivation qu’elle sort de son état de somnolence pour demander où ils sont et s’engager avec beaucoup d’intérêt dans l’activité. Elle sort alors complètement de son état apathique (le score sur l’échelle EAD passe à 24/60). » Elle communique sur les animaux qu’elle a connus dans le passé. « Sa conversation spontanée est presque toujours cohérente, ce qui n’est pas le cas sans les animaux. » Enfin, elle fait preuve de spontanéité et fait des efforts physiques pour jouer avec les animaux. » Quant à Madame L, elle s’est trouvée en deux occasions « en forte crise d’agressivité, personne ne pouvant l’approcher ». Elle a cependant accepté la présence du chien, qu’elle a commencé à caresser, et s’est calmée peu à peu.

Garzon E et Sillou. Médiation animale et maladie d’Alzheimer : bénéfices sur l’apathie des malades en institution. Rev Gériatrie 2014 ; 39(7) : 429-438. Septembre 2014. www.revuedegeriatrie.fr