Football : la mémoire du score (1)

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
25 septembre 2014

Chris Moulin, chercheur en neuropsychologie à l’université de Bourgogne (CNRS UMR 5022), et Olivier Rouaud, neurologue au centre mémoire de ressources et de recherche du CHU de Dijon, s’intéressent à la mémoire du football. « Notre but est de montrer que de petits puits de mémoire subsistent chez les malades, et que ceux-ci leur sont d’autant plus accessibles que les souvenirs sollicités évoquent une passion à forte connotation sociale et émotionnelle comme le football », déclarent-ils. Pour étayer cette hypothèse, des supporters de tous âges ont été mis à contribution. Il leur a été demandé de prédire, à l’aide d’un questionnaire en ligne conçu par Alexandre Maréchal, étudiant en Master, leur capacité à se souvenir des scores des soixante-seize matches disputés par Dijon lors des Championnats 2011-2012 (Ligue 1) et 2012-2013 (Ligue 2). Selon les premiers résultats de ce test de « méta-mémoire », jeunes et moins jeunes supporters ont obtenu des résultats comparables. « C’est intéressant, parce que le même type de questionnaire, mais basé sur une simple liste de mots neutres, montre que les sujets âgés mémorisent sensiblement moins bien que leurs cadets. Cela montre qu’il y a une préservation de la mémoire du football », expliquent les chercheurs, qui ont été applaudis par tout un stade dans un hommage du club de Dijon à leurs travaux. « Notre idée est d’aller vers un accompagnement personnalisé des patients, articulé autour de leurs passions antérieures. De les aider à accéder aux souvenirs épisodiques que la maladie réduit à l’état de trace et qu’une stimulation de ce type peut renforcer. C’est une voie de recherche alternative, complémentaire à la recherche médicamenteuse, qui nécessite de poursuivre ce type d’expérimentation avec un plus grand effectif.»