Incontinence à domicile

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
23 octobre 2014

« Une personne atteinte de démence court plus de risques d’avoir des « accidents », des difficultés pour aller aux toilettes ou une incontinence qu’une personne du même âge sans troubles cognitifs. Les raisons sont multiples : la personne n’est pas capable de réagir suffisamment vite à la sensation de besoin d’aller aux toilettes ; elle peut ne pas y aller à temps parce qu’elle a une incapacité motrice ; elle peut être incapable de communiquer son besoin d’aller aux toilettes ; elle peut être incapable de trouver, reconnaître ou utiliser les toilettes, et si elle ne comprend pas l’environnement qui l’entoure, peut uriner ailleurs, par exemple dans une corbeille à papier qu’elle a prise pour des toilettes ; elle peut ne pas comprendre un rappel que quelqu’un lui a écrit pour qu’elle aille aux toilettes ; la personne peut ne pas arriver à se déshabiller et à s’essuyer toute seule ; elle peut ne pas laisser les autres l’aider pour aller aux toilettes, parce qu’elle se sent gênée ou ne comprend pas qu’on veuille l’aider ; elle peut ne faire aucun effort pour aller aux toilettes, par manque de motivation, parce qu’elle est déprimée ou distraite ; la personne peut être gênée après un « accident », qui la met en situation d’échec si elle ne sait pas y faire face : elle peut cacher les vêtements mouillés ou souillés, ou les excréments, par exemple en les enveloppant et en les mettant dans un tiroir pour s’en occuper plus tard, et elle les y oublie. » Les causes de l’incontinence peuvent aussi être d’origine physiologique ou pharmacologique. « La prise en charge de la continence des personnes atteintes de démence doit donc être comprise dans le contexte global de la dépendance de personnes ayant des besoins complexes ». Un groupe de travail présidé par Dianne Gove, directrice des projets d’Alzheimer Europe, a réunipendant deux ans des experts de la démence, de l’incontinence, des médecins généralistes, des psychologues, des spécialistes de politique publique, et l’industriel suédois SCA, afin de produire des recommandations pratiques pour la prise en charge de l’incontinence chez les personnes atteintes de démence vivant à domicile. Helga Rohra, présidente du groupe de travail européen des personnes atteintes de démence (EWGPWD) a participé à cette expertise collective. Alzheimer Europe préconise une approche bio-psychosociale plutôt qu’une seule approche biomédicale pour comprendre l’impact de la démence et de l’incontinence sur la personne malade et sa famille.

Gove D (coord.). Alzheimer Europe. Improving continence care for people with dementia living at home. 52 p. ISBN 978-99959-863-0-8. Octobre 2014.

www.euro.centre.org/data/DementiaCareContinence.pdf (texte intégral).