Conserver ses mémoires

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
23 novembre 2014

« La mémoire humaine n’a jamais été autant étudiée scientifiquement dans l’histoire de l’humanité qu’au cours des cent vingt dernières années », écrit Christophe Reintjens, neuropsychologue et responsable adjoint des activités de formation à la Fondation Médéric Alzheimer. « L’ère des technologies de l’information, l’émergence d’une culture de la connaissance ou encore la menace d’une épidémiologie grandissante de maladies de type Alzheimer ont renforcé l’intérêt porté à la compréhension de nos processus mnésiques et parfois réveillé les illusions les plus aveuglantes. » Mémoire à court terme ou à long terme, mémoire épisodique, sémantique, procédurale, représentation perceptive, mémoire de travail : notre mémoire est multiple, et différents systèmes opèrent en parallèle. De nombreux processus composites interviennent dans l’encodage, le stockage et la récupération des informations. La mémoire se définit avant tout comme un apprentissage adaptatif, et l’histoire de chacun lui donne à la fois singularité et continuité, autrement dit une identité. L’identité sociale est l’une des composantes les plus fragiles. Une attention soutenue portée à l’accompagnement et au contexte social a montré des bénéfices sur la mémoire. Peut-on accroître l’efficacité de sa mémoire ? Oui, nous pouvons améliorer nos méthodes d’apprentissage, ancrer plus profondément les souvenirs via les émotions ressenties à l’encodage ou favoriser les conditions permettant à nos neurones de fonctionner avec plus de plasticité, en agissant sur la nutrition, le sommeil et l’hygiène de vie. Mais nos capacités personnelles d’encodage mnésique sont naturellement limitées. Non, nous ne pourrons pas guérir de la maladie d’Alzheimer grâce à un programme d’entrainement cérébral. La        stimulation de la mémoire, qui connaît actuellement un effet de mode, n’a montré un impact positif que lorsqu’elle est pratiquée en groupe. Selon le plus récent consensus, les facteurs de maintien des fonctions cognitives sont l’exercice physique régulier, une nutrition équilibrée, un bon sommeil et une réduction du stress, des activités intellectuelles, pour peu qu’elles suscitent nos désirs et intérêts, et l’engagement dans des activités sociales et valorisantes.

Reintjens C. Conserver sa mémoire… ou ses mémoires. Doc’Alzheimer 2014, 15: 19-20.Octobre-décembre 2014. Stanford Center on Longevity. A Consensus on the Brain Training Industry from the Scientific Community. 20 octobre 2014.

http://longevity3.stanford.edu/blog/2014/10/15/the-consensus-on-the-brain-training-industry-from-the-scientific-community-2/ (texte intégral).