L’habitat au service de l’identité

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
23 novembre 2014

Aménagé selon les goûts de son occupant et agrémenté d’objets personnels, l’habitat est le reflet de notre personnalité. De fait, il renseigne sur notre identité sociale, familiale et culturelle. Il est donc particulièrement important de ne pas négliger cet aspect pour les personnes désorientées, rappelle Kevin Charras, docteur en psychologie environnementale et responsable du pôle Interventions psychosociales à la Fondation Médéric Alzheimer. Certains établissements aménagent des espaces communs avec un décor rappelant les années 1950 ou 1960. « On peut s’interroger sur ces pratiques et sur l’intérêt de mélanger les styles, surtout pour des personnes désorientées », estime le psychologue. « Cela pose aussi des questions d’ordre éthique et déontologique : est-on en droit de leurrer des personnes sur l’époque dans laquelle elles vivent ? Que se passe-t-il dans la tête d’une personne désorientée lorsqu’elle fait un bond temporel de quarante ans en transitant d’un accueil de jour ou d’une unité spécifique à son domicile ou à l’établissement dans lequel elle réside ? L’idée en soi est intéressante, mais encore insuffisamment élaborée pour être applicable dans une démarche d’accompagnement cohérente et respectueuse de la personne. »

Doc’Alzheimer, octobre-décembre 2014. Charras K et al. Effect of personalization of private spaces in special care units on institutionalized elderly with dementia of the Alzheimer type. Non-pharmacol Ther Dementia 2010;  1(2): 121-137. www.novapublishers.com/catalog/product_info.php?products_id=23437&osCsid=b17406f46d25c202a8c2998398043182 (texte intégral).