Des routines pour l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne (2)
Interventions non médicamenteuses
Pour le Pr Salmon, « il peut s’agir de petites choses toutes simples, mais auxquelles on ne pense pas toujours. Un exemple : paradoxalement, les personnes atteintes de troubles de la mémoire sont souvent celles qui pensent le moins à utiliser un agenda. Parce que l’agenda est lié à une vie professionnelle révolue et donc ceux qui ne travaillent plus s’imaginent qu’ils n’en ont plus besoin. Ou alors, il est mal utilisé : on peut apprendre à en faire un usage adapté aux nouvelles conditions de vie. Nous développons aussi avec les patients et leurs proches toute une série de routines, par un apprentissage progressif et sans erreur, pour mieux gérer des situations de la vie quotidienne. Le rôle des proches est essentiel dans ce processus. Parce que les proches doivent eux aussi adapter leur comportement. Sinon, on s’énerve pour rien, on finit par s’écrier : “Mais je t’ai déjà expliqué vingt fois comment allumer le décodeur !”, ce qui ne fait qu’aggraver inutilement le problème. Eh bien non, répéter ne sert à rien, ni dix fois, ni cent fois, il faut donc trouver autre chose. Il existe des techniques pour contourner la difficulté, jouer sur des associations sémantiques, trouver des analogies, exploiter des compétences mieux préservées, comme la mémoire lointaine ou celle des procédures. Si une nouvelle infirmière se présente en disant qu’elle s’appelle Astrid, elle risque de devoir le répéter souvent en vain. Mais si elle dit qu’elle a le même prénom que l’épouse du roi Léopold III, ça peut marcher beaucoup mieux… »
Fondation Roi-Baudouin, www.kbs-frb.be/pressitem.aspx?id=314556&langtype=2060, 18 décembre 2014.