Jardins thérapeutiques

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
18 avril 2015

Thérèse Rivasseau-Jonveaux, neurologue au service de soins de suite et réadaptation à l’hôpital St Julien et au centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) de Lorraine au CHU de Nancy, est invitée de l’Université de Liège, où elle donne une série de six conférences dans le cadre de la chaire Francqui 2015. Sa première leçon était intitulée « homo hortus », l’homme jardin. « Dès qu’il s’est sédentarisé, l’homme s’est entouré de jardins, cela correspond à un besoin profond de nature. Peut-être parce que nous savons au plus profond de nous-mêmes, jusque dans nos gènes, que nous avons besoin d’elle pour vivre. ». À Nancy, une centaine d’espèces différentes ont été plantées pour offrir aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer un environnement stimulant. « Ce n’est pas la taille du jardin qui compte, explique-t-elle. C’est d’abord la richesse du jardin, qui doit offrir des couleurs, des senteurs, des textures variées. Le jardin doit stimuler tous les sens, y compris l’ouïe. Un peu de gazon et deux ou trois petites fleurs, ce n’est pas suffisant. » Certaines espèces ravivent des souvenirs. « À Nancy, nous avons notamment planté un mirabellier, un arbre fruitier bien connu dans toute la Lorraine. » L’architecture du jardin est également soignée : éviter les chemins en cul-de-sac, ménager des itinéraires fluides, des zones de repos. « L’espace doit évidemment être sécurisé, mais s’il y a une grille, autant la couvrir d’un végétal pour éviter la sensation de mise en cage, d’enfermement. » « On imagine aisément que pour les malades d’Alzheimer, déambuler dans un joli jardin est meilleur pour la santé que de rester couché sur un lit entre quatre murs blancs », annonce le journaliste belge François Louis sur la chaîne RTBF. « On commence à mesurer des effets précis des jardins thérapeutiques sur l’appétit, la qualité du sommeil, les troubles du comportement et l’état général des patients », explique la neurologue.

www.rtbf.be/info/regions, 19 mai 2015. Berge D et al. Un jardin comme outil de soins en unité cognitivo-comportementale. Soins Gerontol 2014; 108 : 38-40. Juillet-août 2014. http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=28596823. Guisset-Martinez MJ, Villez M et Coupry O. Jardins : des espaces de vie au service du bien-être des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leur entourage. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Rapport d’étude n°3. Janvier 2013. www.fondation-mederic-alzheimer.org/content/download/15496/68745/file/2013%20Rapport%20JARDIN%20septembre%202013.pdf (texte intégral).