Activité professionnelle : un facteur de protection de la réserve cognitive
Prévention
Le concept de réserve cognitive prend en compte les différences individuelles dans la susceptibilité aux modifications cérébrales liées à l’avancée en âge ou à la pathologie de type Alzheimer. Certaines personnes peuvent tolérer davantage de ces altérations que d’autres et maintenir plus longtemps leurs fonctions cognitives. Les études épidémiologiques suggèrent que des activités intellectuelles tout au long de la vie, liées au niveau d’éducation et à l’activité professionnelle, ainsi que des activités de loisir dans la dernière période de la vie, peuvent accroître cette réserve. Le concept de réserve cognitive est aujourd’hui confirmé par l’exploration neuroanatomique du cerveau en utilisant les méthodes de neuroimagerie fonctionnelle (Stern Y 2012).
Stéphane Adam, de l’Unité de psychologie de la sénescence à l’Université de Liège (Belgique) et ses collègues du centre de recherche pour la formation et le marché du travail à l’Université de Maastricht (Pays-Bas) et du centre de recherche en économie publique et économie des populations de l’Université de Liège, étudient la relation entre le concept d’activité (professionnelle ou non) et la fonction cognitive chez les personnes âgées en Europe. Les chercheurs utilisent des méthodes statistiques avancées (analyse des frontières stochastiques) pour analyser les données de l’enquête européenne SHARE (Survey of health, ageing and retirement in Europe), portant sur plus de vingt-cinq mille personnes de onze pays européens. Toutes les activités professionnelles ou non, ont clairement un effet positif sur la fonction cognitive. Des études complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre l’effet de la retraite selon que le travail a été manuel ou intellectuel, et le départ en retraite forcé ou non, et pour savoir ce qui constitue une activité constructive pour une personne âgée et quelles activités devraient être mises en œuvre, notamment dans des programmes de préparation à la retraite.
Adam S et al. Occupational activity and cognitive reserve: implications in terms of prevention of cognitive aging and Alzheimer’s disease. Clin Interv Aging 2013 ; 8:377-390. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3650883/pdf/cia-8-377.pdf (texte intégral). Stern Y. Cognitive reserve in ageing and Alzheimer’s disease. Lancet Neurol 2012 ; 11(11) : 1006-1012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3507991/pdf/nihms416640.pdf (texte intégral).