Fragilité cognitive : une notion exempte de stigmatisation ?

Prévention

Date de rédaction :
21 décembre 2013

« Une nouvelle entité clinique devrait avoir un nom non ambigu. Mais le terme “fragilité cognitive” est-il adéquat d’un point de vue sémantique ? » s’interrogent Jean-François Dartigues et Hélène Amieva, de l’unité INSERM U897, à l’Université Bordeaux-Segalen. Ce nom doit être bien accepté par les opérateurs de soins, les patients et leurs familles. Dans cette perspective, l’entité “fragilité cognitive” représente un « réel progrès par rapport aux entités précédentes, et particulièrement “la maladie d’Alzheimer prodromale”. La démence et la maladie d’Alzheimer représentent deux termes évoquant la peur et la stigmatisation. C’est probablement l’une des raisons majeures du faible recours aux soins de santé par les personnes atteintes de déficit cognitif en population générale. La fragilité cognitive serait certainement beaucoup mieux acceptée, car la fragilité laisse de la place à une réversibilité possible et à des appels aux soins et à l’aide. Cette nouvelle terminologie pourrait offrir l’opportunité de mobiliser les médecins généralistes et les personnes âgées pour une prévention secondaire des conséquences du vieillissement. Cependant, la notion de fragilité cognitive pourrait trouver ses limites dans les critères de diagnostic, qui pourraient être difficiles à appliquer en médecine générale : l’échelle CDR (clinical dementia rating) est trop complexe. »

Cognitive frailty: rationale and definition from an (I.A.N.A./I.A.G.G.) international consensus group. J Nutr Health Aging, 9 décembre 2014.

http://download.springer.com/static/pdf/19/art%253A10.1007%252Fs12603-013-0437-5.pdf?auth66=1391168868_bf06f2b630cc9db67154d83259bfcab9&ext=.pdf(texte intégral).