Intervention multimodale : alimentation, activité physique, style de vie

Prévention

Date de rédaction :
18 mars 2015

En l’absence plausible d’avancées significatives dans le développement de médicaments d’ici à 2025, la prévention de la maladie d’Alzheimer et de la démence apparaît être un objectif plus réaliste que le traitement (Kenigsberg PA et al). Il s’agit de modifier les facteurs de risques vasculaires et ceux liés au style de vie. Près d’un tiers des cas de démence dans le monde pourraient ainsi être évités. Plusieurs grandes études d’intervention ont été lancées pour le démontrer formellement. L’étude finnoise FINGER (Finnish geriatric intervention study to prevent cognitive impairment and disability), essai contrôlé et randomisé coordonné par Miia Kivipelto, de l’Institut national de la santé de Finlande, a recruté mille deux cents personnes âgées de soixante à soixante-dix-sept ans, présentant des facteurs de risque de développer une démence. Deux groupes ont été constitués. Le groupe témoin a été pris en charge en pratique médicale courante. Le groupe d’intervention a suivi pendant deux ans un programme comprenant des visites auprès de professionnels de santé qui leur ont donné des conseils de régime alimentaire ; de l’exercice physique (entraînement de la force musculaire, exercices cardiovasculaires) ; de l’entraînement cognitif sur ordinateur ; une prévention et un suivi médical de l’hypertension et de l’hypercholestérolémie. Deux ans après le début de l’intervention, des tests cognitifs ont permis d’évaluer la mémoire, la fonction exécutive et la vitesse de traitement de l’information. Les participants du groupe d’intervention ont un score cognitif global amélioré de 25% par rapport au groupe témoin. La fonction exécutive est améliorée de 83% et la vitesse de traitement de l’intervention de 150%, mais la mémoire n’est pas améliorée. Par rapport au groupe d’intervention, le groupe témoin présente un risque de démence accru de 31%. Cette étude est la première à montrer qu’un programme intensif centré sur les facteurs de risque modifiables peut prévenir le déclin cognitif chez des personnes à risque de démence », déclare Miia Kivipelto.

Ngandu T et al. A 2 year multidomain intervention of diet, exercise, cognitive training, and vascular risk monitoring versus control to prevent cognitive decline in at-risk elderly people (FINGER): a randomised controlled trial. Lancet, 11 mars 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25771249. Neurology Today, 12 mars 2015. http://journals.lww.com/neurotodayonline/blog/breakingnews/pages/post.aspx?PostID=469. www.eurekalert.org, www.sciencedaily.com, 11 mars 2015. Malkki H. New study puts its FINGER on prevention of cognitive decline. Nat Rev Neurology, 24 mars 2015. Kenigsberg PA et al. Dementia beyond 2025 : knowledge and uncertainties. Dementia (London), 3 mars 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25740575. http://www-sop.inria.fr/members/Francois.Bremond/Postscript/dementia2015.pdf (texte intégral).