Exposition aux pesticides : un nouveau facteur de risque ?
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Les études sur les déterminants environnementaux de la maladie d’Alzheimer restent rares. Des données épidémiologiques encore très limitées suggèrent que l’exposition au pesticide DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) pourrait être un nouveau facteur de risque. Une étude publiée dans la très sélective revue de l’Association médicale américaine (JAMA Neurol) rappelle que, même si l’insecticide a été interdit aux Etats-Unis en 1972, qu’il subsiste longtemps dans le corps humain après avoir été métabolisé en un composant actif et toxique, le DDE (dichlorodiphényldichloroéthylène). Les chercheurs ont comparé quatre-vingt-six personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à soixante-dix-neuf témoins sans troubles cognitifs. Par rapport au groupe témoin, la concentration de DDE dans le sang est quatre fois plus élevée chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. De plus, les scores cognitifs sont significativement réduits chez les personnes porteuses du gène ApoE epsilon-4, un facteur de risque génétique de la maladie d’Alzheimer. De plus, in vitro, l’exposition de cellules de neuroblastes humains (cellules embryonnaires capables de se différencier en neurones) au DDT ou au DDE accroît la production du précurseur de la protéine amyloïde, ce qui suggère un mécanisme causal plausible, selon les chercheurs. La même équipe avait déjà identifié un risque du même ordre de grandeur associé à la présence d’un autre pesticide, le beta-hexachlorocyclohexane, dans la survenue de la maladie de Parkinson.
www.europe1.fr/, 27 janvier 2014. Richardson JR et al. Elevated Serum Pesticide Levels and Risk for Alzheimer Disease. JAMA Neurol, 27 janvier 2014. http://archneur.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1816015. Richardson JR et al. Elevated serum pesticide levels and risk of Parkinson disease. Arch Neurol 2009; 66(7): 870-875. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3383784/pdf/nihms374877.pdf(texte intégral). Juillet 2009.