« Ce que je veux vous dire en tant que personne atteinte de démence »
Société inclusive
Tomoko Otake, journaliste au Japan Times, propose une série de cinq articles sur « les malheurs de la population causés par la société vieillissante et le faible taux de natalité. » L’un de ces articles est consacré aux « options pour réduire les dangers de vivre seul avec une démence. » Masahiko Sato, âgé de soixante-et-un ans, vit avec la maladie d’Alzheimer depuis 2005. Il est présenté comme « un exemple vivant de la manière dont les personnes atteintes de démence peuvent vivre activement et de façon autonome, avec l’aide et la compréhension des autres. » Ingénieur de formation, il utilise tous les outils numériques à sa disposition pour compenser ses trous de mémoire. « Cela lui a permis de vivre de façon autonome depuis dix ans, avant d’entrer en maison de retraite en 2015. Tous les matins, il allume son ordinateur pour voir la date du jour. Avant de sortir, il met en route plusieurs alertes sur son téléphone mobile pour ne pas manquer son rendez-vous. Dans le train, il se sert d’un navigateur GPS et d’une alerte programmée sur son téléphone mobile pour ne pas oublier à quelle station il faut descendre. Il a publié son expérience en 2014 dans un livre intitulé Ninchisho ni natta watashi ga tsutaetai koto (Ce que je veux vous dire en tant que personne atteinte de démence), qui a été primé par l’Association des journalistes médicaux du Japon. Selon l’éditeur, Otsuki Shoten, c’est le premier livre écrit au Japon par une personne malade. Masahiko Sato, qui a mille trois cents amis sur Facebook, prend fréquemment la parole en public. L’Américaine Kate Swaffer, malade jeune elle aussi, qui anime le groupe de personnes malades Dementia Alliance International, a demandé à des bénévoles japonais de traduire quelques-uns des conseils optimistes de Masahiko Sato. « Malgré ma démence, les nombreuses choses que je ne peux plus faire sont compensées par les nombreuses choses que je peux faire. Avoir une démence a de nombreux inconvénients, mais ceci ne veut pas dire nécessairement que je suis malheureux. Malgré la démence, j’ai introduit de nouvelles façons d’être créatif dans mon style de vie sans avoir à céder à l’impuissance, et je continue à vivre avec espoir. Malgré la démence, je n’ai pas abandonné l’idée de vivre. »
www.japantimes.co.jp/news/2016/01/03/national/social-issues/options-available-mitigate-dangers-living-alone-dementia/#.VpeJa1ThA-U, 3 janvier 2016. Sato M. Ninchisho ni natta watashi ga tsutaetai koto. Otsuki Shoten. ISBN: 978-4-2723-6082-6. 207 p. 20 novembre 2014 (ouvrage en japonais).
http://kateswaffer.com/2015/05/05/what-i-want-to-tell-you-as-a-person-with-dementia-by-masahiko-sato/, 3 janvier 2016.