« J’ai le GPS qui ne fonctionne plus »

Société inclusive

Date de rédaction :
12 mai 2016

Florence Cottin, de La Provence, relate « une sacrée histoire de vie », celle de Sylvie Chaspoul, qui évoque la maladie qui la tenaille depuis huit ans en ces termes : « parfois j’ai le GPS qui ne fonctionne plus. Il suffit juste de le recharger. » Elle n’a que soixante ans quand les premiers symptômes apparaissent. « Un jour, j’ai mis la salade dans le lave-linge. » Son entourage s’inquiète et lui conseille d’aller consulter. Elle refuse catégoriquement. Elle, si dynamique, met ses problèmes sur le compte d’une fatigue passagère et de son âge. Devant l’insistance de son frère médecin, elle passe tests, imagerie par résonance magnétique… Le diagnostic tombe. À l’hôpital de La Timone, un neurologue lui apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. C’est un choc, mais elle peut enfin mettre des mots sur ses troubles. « Finalement, c’était presque rassurant. Je me suis dit : ça y est tu l’as, mais on va te soigner. » Elle se console : sa maladie n’est pas à un stade trop avancé. On lui propose d’intégrer un groupe de patients pour suivre un programme d’essais cliniques. Elle accepte. En revanche, elle refuse toute aide à domicile. « Je veux encore me débrouiller toute seule. » Dans la maison de Valensole (Alpes-de-Haute-Provence) où elle réside, Maurice, son mari, veille. « Il est trop derrière moi. Souvent, ça m’énerve », glisse-t-elle, avec le sourire. Sylvie a ses moments de déprime. « Je pleure en me disant que je suis une tête de linotte et je me demande à quoi je vais servir dans quelque temps. » D’un naturel optimiste, elle reprend vite le dessus. « En général, je ne m’écoute pas trop. »