« Nous ne sommes pas coupables de ne pas pouvoir faire au-delà de nos capacités »

Société inclusive

Date de rédaction :
15 juin 2016

Le service d’écoute et de soutien de la MACIF, Avec nos proches, conseille de bien distinguer la culpabilité véritable du sentiment de culpabilité : « se sentir coupable, c’est souvent penser que l’on n’en fait pas assez, que nous ne sommes pas à la hauteur, qu’à tel instant, nous n’avons pas “assuré”. Parfois c’est aussi se sentir à bout, de se sentir craquer, alors que l’autre a besoin de nous. Le sentiment de culpabilité est lié à l’origine à cette croyance que nous pourrions toujours faire davantage, alors que nous avons chacun nos limites, notre maximum, et que déjà être à notre maximum trop longtemps c’est courir le risque de s’épuiser. Au-delà de ces limites propres à chacun, s’étend tout ce que nous ne sommes pas capables, humainement, de faire. Or, notre sentiment de culpabilité d’aidant porte sur ce que nous voudrions être capables de faire, mais qui se situe au-delà de nos limites. Nous éprouvons donc un sentiment de culpabilité que nous confondons avec de la culpabilité, et cette confusion est source de douleur : nous ne sommes pas coupables de ne pas pouvoir faire au-delà de nos capacités. Nous ne sommes donc pas coupables, nous nous sentons seulement coupables, et il est important de travailler sur ce sentiment pour le diminuer, notamment en en parlant (à des bénévoles, des professionnels : psychologues, etc.) Après la question des limites de ses capacités propres, il y a celle du sentiment de culpabilité, qui découle de réactions d’impatience ou de décisions qui vont contre la volonté de la personne accompagnée, ou qui entrent en conflit avec nos valeurs. Typiquement, la question de l’entrée de son proche en maison de retraite. Ces choix qui parfois s’imposent nous exposent aux jugements culpabilisateurs de soi-même et de l’entourage : “as-tu tout fait pour éviter cette option ? N’es-tu pas en train d’abandonner ?” Ici encore, ce sentiment (qui n’est qu’un sentiment de culpabilité et non une culpabilité réelle) doit être exprimé par l’aidant, partagé avec des proches, des bénévoles, ou des professionnels, pour le ramener à ce qu’il est : un sentiment, pas une réalité. La culpabilité est un fardeau qui écrase, et qui met en péril la relation aidant / aidé, ainsi que la santé de l’aidant et sa capacité à être là pour son proche. Il faut dire et répéter que ce n’est pas de la faute de l’aidant, que l’aidant n’est pas responsable de la maladie de son proche. »