Liberté, sécurité, autonomie

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
22 octobre 2015

Le dernier atelier proposé lors des trente-cinquièmes Journées annuelles de la Société française de gériatrie et de gérontologie qui se déroulaient à Paris du 21 au 23 octobre 2015, a permis de réfléchir avec les professionnels de santé aux questions d’éthique et de maltraitance. Quelles sont les violences faites aux personnes âgées aujourd’hui ? Comment les identifier ? Les prévenir ? Qui sont les auteurs et les stratégies mises en place ? Pourquoi la maltraitance est-elle si difficile à enrayer ? Le terme de « maltraitance », défini en 1992 par le Conseil de l’Europe, s’applique à des violences physiques, psychologiques, financières, des négligences (c’est-à-dire manque de soins ou d’attentions à l’égard d’une personne en perte d’autonomie). Les profils des auteurs semblent se préciser : il peut s’agir d‘aidants familiaux, de professionnels envahissants, de partenaires de vie tardifs ou de délinquants (professionnels ou occasionnels). Pour tenir compte de l’évolution des lois, le Pr François Blanchard, chef du service de médecine interne et de gérontologie du CHU de Reims, estime qu’il faut équilibrer une balance à trois plateaux », qui correspond à la liberté d’aller et venir, à la garantie de la sécurité et au respect de l’autonomie. » Les professionnels doivent donc toujours se demander si la personne a une capacité de décision préservée, qu’il faut dans ce cas soutenir. Dans le cas contraire, le professionnel doit alors garantir et renforcer la sécurité de la personne. Si certains professionnels optent pour les bracelets électroniques, permettant d’alerter des secours lorsque la personne âgée s’égare, le Pr Blanchard invite à s’interroger sur le dispositif proposé. Qui est mandaté pour ramener la personne ? Les secours à force de gyrophares et de visages inconnus, ou un proche que la personne connaît ? Mais la vraie question repose sur la nomination de tiers et de recours pour les personnes vulnérables. Qui appeler en cas de privation de liberté, d’enfermement ? A qui s’adresser ? Quel organisme tiers indépendant peut librement examiner un recours ? Le Pr Blanchard propose de créer une fonction de médiateur de la liberté d’aller et venir.

www.agevillage.com, 26 octobre 2015.