Approche clinique positive
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« L’origine des troubles du comportement est souvent la tension entre la personne malade et son environnement qu’il n’intègre plus et dans lequel il a du mal à s’adapter », explique Stéphane Hédont-Hartmann, de la direction de la coordination des soins et responsable des thérapies et approches non médicamenteuses au sein du groupe Korian. « Deux solutions sont possibles. La première est d’intervenir sur cet environnement ; c’est le rôle des ergothérapeutes et des psychologues, selon les processus de thérapie par orientation vers la réalité, qui a des bases communes avec la thérapie par empathie, par évocation du passé et des outils de stimulation cognitive ; elle introduit la notion d’”environnement prothétique”. La seconde solution est d’intervenir sur la personne malade, en optimisant ses capacités préservées, ce qui de plus maximise l’estime de soi. » Pour Stéphane Hédont-Hartmann, « l’approche clinique positive met l’accent sur les relations humaines afin de réduire la surmédicalisation des résidents atteints de troubles cognitifs importants », et notamment la prescription de psychotropes, tout en prenant en compte les obligations sécuritaires. « Cette orientation doit permettre à chaque résident de garder un contrôle sur sa vie, en favorisant les contextes et les situations de réussite et d’accroître le sentiment d’utilité. » En d’autres termes, toute action devrait être pensée en se mettant à la place de la personne malade, qui pourrait dire : « ce qui est fait pour moi sans moi est fait contre moi. » Pour le soignant, « la mise en œuvre de l’approche positive prend appui sur une extrapolation du projet personnalisé et prend en compte la “réalité” de personnes accompagnées et non plus celle du professionnel aidant. Elle rend compte d’un lieu de vie où les soins servent à optimiser les capacités préservées du résident : pour atteindre et réaliser son ou ses objectifs de vie ; pour formaliser un cadre d’interventions en faveur de la prévention, qui vise à différer ou réduire les expressions problématiques du vieillissement cérébral et cognitif ; pour proposer une offre sociale individualisée afin d’optimiser la qualité de vie, la réalisation des activités domestiques, la gestion du stress, l’estime de soi, le sentiment d’utilité. »
Doc’Alzheimer, octobre-décembre 2015.