Évaluation multidimensionnelle de la perte d’autonomie : quel outil ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
26 mars 2016

« Face aux limites de grilles d’évaluation des situations de fragilité comme AGGIR (autonomie gérontologie groupes iso-ressources), la loi de 2002 avait déjà demandé la création d’un outil d’évaluation multidimensionnel », rappelle Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage. « Depuis, les rapports se succèdent, tout comme les évaluations aux domiciles des personnes fragilisées pour tenter d’objectiver le besoin d’aide et de soins. » La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a travaillé sur une déclinaison de la grille GEVA (guide d’évaluation des besoins de compensation des personnes handicapées) aux personnes âgées. En 2011, en Dordogne, les personnes âgées classées en GIR 2 [confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l’état exige une prise en charge pour la plupart des  activités de la vie courante ; ou personnes âgées dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités de se déplacer] avaient été évaluées avec l’outil multidimensionnel québécois SMAF (système de mesure de l’autonomie fonctionnelle) : l’étude avait montré des écarts de besoins de 1 à 7 pour cet échantillon. Quant au référentiel RAI (Resident Assessment Instrument), « utilisé dans de nombreux pays dans le monde, il reste boudé chez nous, trop lourd semble-t-il. » Pour Annie de Vivie, « il est pourtant nécessaire d’avoir un outil d’analyse des composantes des besoins, de les pondérer selon les désirs et les envies de la personne directement concernée, de ses proches. Il sert aussi de support d’échanges et de coordination. Et ce avant toute élaboration d’un plan d’aides et de soins, qui sera réajusté régulièrement. » Mais celui qui évalue le besoin est aussi celui qui finance l’aide. Annie de Vivie conclut : « face à la pénurie des deniers publics, notamment départementaux, pour l’aide aux personnes âgées, on peut comprendre qu’un nouvel outil d’évaluation multidimensionnelle qui objectiverait les besoins d’aides et de soins, puisse déranger. »

www.agevillagepro.com, 29 mars 2016.