Refus de soins par des personnes désorientées : que faire ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
26 mars 2016

« Qui sait ce qui se passe dans l’intimité de la chambre, de la salle de bain, au moment des soins (toilettes, repas, soins techniques) ? », s’interroge Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage. « Ce sont les aides-soignantes, les AMP (aides médico-psychologiques), voire les auxiliaires de vie pour des aides à la toilette, mais aussi les infirmières pour les soins plus techniques qui sont en première ligne. Elles (parce que ce sont très majoritairement des femmes) prennent soin chaque jour de personnes malades, désorientées, qui s’opposent aux soins, crient, hurlent, se débattent… Et ce alors que les soignants veulent prendre soin de ces personnes, les aider dans leur toilette quotidienne. Ils veulent leur faire du bien. Ces soignants montent chaque jour au front, pour effectuer, faire (préférons « proposer » ou « aider les personnes ») huit, dix, voire quinze toilettes quotidiennes selon les moyens alloués à la structure, le turn-over (roulement de personnel), l’absentéisme, les arrêts de travail ; sur ce point, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ont largement dépassé le secteur du bâtiment et des travaux publics. Ces soignants expliquent qu’ils n’ont pas le choix. Ils font leur travail, mandatés par la direction, le médecin, l’infirmière, mais aussi la famille qui veut que son proche soit présentable au moment des visites. Ils ne veulent pas non plus que les autres équipes (celle de l’après-midi, celle de la nuit) leur reprochent tout “report de soin”. Qui écoute cette réalité quotidienne ? Un voile recouvre ces agressifs +++” que l’on peut lire sur les documents de transmission. Toutes les personnes malades Alzheimer risquent d’être perçues comme opposantes, violentes, invivables. Comment vivre avec une telle étiquette ? Les équipes vont alors légitimement demander de l’aide au médecin et une prescription pour calmer la personne malade pour ces soins. Comment faire évoluer cette réalité ? Est-ce possible ? Il faut tout d’abord en prendre conscience. Des films, des vidéos sont des supports utiles. Encore faut-il obtenir l’accord, le consentement de la personne malade, voire de son tuteur ou du juge des tutelles pour lancer une recherche clinique. »

www.agevillagepro.com, 12 avril 2016.