Perte d’autonomie : les Français ne veulent pas en entendre parler

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
26 avril 2016

« Pas d’inquiétude », « un vrai déni », « la sourde oreille », « les Français prêts à amoindrir leur héritage »… titre la presse. « Personne n’a envie d’y penser : 1.2 million de Français ont perdu de leur autonomie et ils seront plus de 2 millions en 2040 du fait de l’allongement de la durée de vie. Pourtant d’après la Fondation Médéric Alzheimer, 63% des Français ne sont pas préoccupés par ce qu’ils deviendront après l’âge de quatre-vingt ans.  42% ne souhaitent pas entendre parler du risque d’être un jour dépendant, et 27% pensent qu’ils ne seront jamais dépendants. » L’enquête nationale PATED 2 « Préférences et patrimoine face au temps et au risque dépendance », menée en collaboration avec TNS-Sofres et l’École d’économie de Paris, inaugure un baromètre intitulé « Risque de perte d’autonomie et comportements des Français ». Les personnes confrontées à la perte d’autonomie dans leur entourage sont davantage sensibilisées et envisagent plus fréquemment la possibilité d’être elles-mêmes un jour dépendantes. La dépendance se caractérise par un décalage temporel important entre le moment où l’on s’assure et celui où le risque de survenue est fort (vingt à trente ans). De plus, la perte d’autonomie arrive généralement dans la dernière partie de la vie, période difficile à appréhender de manière rationnelle, ce qui peut expliquer cette forme de déni. Quels moyens financiers les Français envisagent-ils pour faire face au risque de dépendance ? 73% des individus comptent sur leur revenu pour faire face au risque de dépendance, 66% sur leur épargne, 32% sur les aides publiques ; 13% seulement des individus déclarent avoir souscrit à titre individuel une assurance dépendance. Les principaux freins à la souscription d’une assurance dépendance sont le coût financier (77% des non-assurés déclarent que l’assurance est trop coûteuse) et le décalage temporel (76% des non-assurés déclarent qu’ils ne souhaitent pas s’engager à payer une cotisation, tous les mois, pendant vingt ou trente ans). Cette enquête montre que la famille est toujours envisagée comme la principale source d’aide et d’accompagnement. 47% des personnes interrogées déclarent que la famille leur apportera toute l’aide dont ils auront besoin, mais ils ne sont que 4% à vouloir être aidés par leurs enfants, malgré l’importance du rôle effectif des enfants dans l’accompagnement. Un tiers des personnes interrogées souhaitent en priorité être aidés par leur conjoint, un quart par des professionnels. Quelles solutions les Français envisagent-ils pour une meilleure prise en charge du risque de dépendance ? 65 % des individus enquêtés considèrent que cette prise en charge devrait être financée prioritairement par l’État ; 49% considèrent que l’État devrait encore davantage assurer le financement de la dépendance, quitte à augmenter les cotisations sociales ou les impôts.