Contexte socio-culturel : une influence sur les symptômes de la maladie d’Alzheimer ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Sandra Dachraoui, du service de gériatrie à orientation neuropsychogériatrique de l’hôpital Charles-Foix (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), aborde l’atteinte des repères et des limites identitaires en jeu dans la maladie d’Alzheimer dans une approche transculturelle. Dans une étude portant sur dix Tunisiens vivant en France avec la maladie d’Alzheimer et dix autres vivant en Tunisie, elle montre une altération de la représentation de soi plus marquée chez les sujets immigrés. Les pulsions d’attachement tiennent une place centrale.
Au Liban, le psychologue Joe Akoury cherche à reconstruire la mémoire active chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à travers « la conscientisation et la participation ». Il associe la survenue de certains troubles cognitifs au contexte particulier de son pays : les personnes âgées de cinquante à soixante-dix ans, âge auquel apparaissent généralement les premiers symptômes, ont connu la guerre civile, suivie d’un enchaînement de crises politiques et économiques. « Les confusions, les oublis répétés et les coupures mnémoniques font partie des interruptions de la dynamique de vie au quotidien pour un nombre croissant de Libanais déjà déboussolés dans le chaos de leur propre pays, avance-t-il. Ces vécus reflètent souvent les habitudes de la distanciation, du sentiment d’impuissance, de l’isolement et de la culpabilité. »
Dachraoui S et al. Situation migratoire tunisienne à l’épreuve de la maladie d’Alzheimer : une approche transculturelle NPG Neurol Psychiatr Gériatr, 16 juin 2016. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S162748301630040X. www.lorientlejour.com, 25 juin 2016.