Aptitude à la conduite automobile : que font les médecins ?

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Date de rédaction :
22 octobre 2015

En Suède, les médecins ont l’obligation de déclarer les personnes atteintes de démence considérées comme inaptes à conduire à l’Agence suédoise des transports. Mais certains médecins s’abstiennent de le faire s’ils estiment qu’ils peuvent obtenir l’accord de la personne malade pour cesser de conduire. Une étude menée par Dorota Religa, professeur associé de gériatrie au département de neurobiologie, science des soins et société de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède), portant sur quatorze mille cas de personnes nouvellement diagnostiquées, titulaires d’un permis de conduire, inscrites au registre suédois de la démence,  montre que les médecins omettent de déclarer l’inaptitude à la conduite automobile dans 17% des cas. Le risque d’omission est trois fois plus élevé lorsque les patients sont des hommes ou vivent seuls. Catarina Lundberg, du centre de médecine de la circulation à l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm, rappelle qu’il n’existe pas de référentiel parfait pour l’évaluation clinique de l’aptitude à la conduite automobile et que des facteurs comme les antécédents d’accidents de la circulation et le potentiel de compensation individuel, établi sur les capacités d’appréhender la nature d’une situation de façon intuitive (insight) et sur les compétences à la conduite avant la maladie, doivent aussi être prises en considération. L’évaluation de l’aptitude automobile soit être idéalement réalisée par des équipes multi-disciplinaires comprenant des médecins, des neuropsychologues et/ou des ergothérapeutes. L’évaluation doit porter non seulement sur le fonctionnement visuel, la cognition (notamment l’attention, la vitesse et le repérage visuel et spatial) et la capacité à manœuvrer le véhicule, mais aussi sur l’usage de médicaments, la présence de co-morbidités, le risque de récidive d’accident vasculaire cérébral et la vitesse de progression de la maladie, qui rend nécessaire une évaluation au moins une fois par an dans le cas de la démence.

Religa D et al. Driving and dementia: What factors influence how physicians address the issue? Data from the Swedish Dementia Registry (SveDem). J Local and Global Health Science 2015; ITMA Conference 2015: 42. 15 novembre 2015.

www.qscience.com/doi/abs/10.5339/jlghs.2015.itma.42.

Lundberg K. The evaluation of medical fitness to drive in patients with dementia, post-stroke conditions, or seizures. J Local and Global Health Science 2015; ITMA Conference 2015: 42. 15 novembre 2015. www.qscience.com/doi/abs/10.5339/jlghs.2015.itma.84.