Bien vieillir en gardant ses capacités sensorielles

Prévention

Date de rédaction :
26 avril 2016

« La tendance de fond qui semble se dessiner sur les dix dernières années montre une espérance de vie à la naissance qui progresse, mais une espérance de vie sans incapacité qui stagne, voire diminue. Ainsi, les Français vivront plus longtemps, mais ils vivront aussi plus longtemps avec une dépendance et/ou une maladie chronique sur la dernière partie de la vie », explique Alain Bérard, médecin de santé publique et directeur adjoint de la Fondation Médéric Alzheimer. La baisse de la vision et de l’audition est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer, qui peut entraîner un isolement social, occasionner des chutes… Pour répondre à cet enjeu de santé publique, la Fondation Médéric Alzheimer et le groupe Optic 2000 viennent de lancer un programme sur trois ans pour valider des outils de repérage et tester des modalités d’une prise en charge concertée des différents professionnels concernés afin de maintenir, compenser voire restaurer les capacités sensorielles des personnes âgées fragilisées. « Nous travaillons sur la structuration de cette démarche, que nous voulons la plus professionnelle, la plus responsable et la plus partenariale possible, avec des tests en cours jusqu’à fin mai », ajoute Sandrine Ladoux, directrice des relations institutionnelles et innovations santé du groupe Optic 2000. La première phase du partenariat a pour objectif de valider une grille de repérage en maison de retraite, élaborée par la SOFRESC (société française de réflexion sensori-cognitive). Simple et rapide, d’une durée de onze minutes, ce repérage permet de repérer simultanément une diminution de la vision, de l’audition, de l’équilibre et des capacités cognitives. « Nous allons tester cette grille auprès de quinze EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et cinq à sept résidences autonomie. Une deuxième étape du programme consistera à expérimenter différents parcours de soins, de réadaptation et d’accompagnement pour répondre aux besoins identifiés. Ces parcours seront construits avec les différents intervenants concernés, notamment les ophtalmologistes, les médecins gériatres, les oto-rhino-laryngologistes… enfin, la dernière étape sera de rassembler tous les professionnels, les médecins, les personnes fragilisées ou dépendantes, les opérateurs et financeurs, et de définir ensemble la meilleure organisation et les outils pertinents à déployer », détaille Alain Bérard. Ce dispositif, une fois validé auprès des EHPAD et des résidences autonomie, pourrait être décliné auprès d’une population un peu plus jeune, vivant à domicile, afin de pouvoir mettre en œuvre des actions de prévention.

Les Echos. Expertises spécial ophtalmologie, 6-7 mai 2016.