Biomarqueurs du liquide céphalorachidien : comment sont-ils utilisés ?

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Date de rédaction :
20 février 2016

Le dosage des biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien ne fait pas partie des recommandations de la démarche diagnostique de la maladie d’Alzheimer en France. Leur utilisation est réservée à la recherche. Une étude coordonnée par Pierre-Olivier Lang, du service de gériatrie et de réadaptation gériatrique du centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne (Suisse), en collaboration avec des chercheurs des hôpitaux universitaires de Strasbourg et de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, analyse l’apport du dosage de ces biomarqueurs en pratique quotidienne auprès de quatre-vingt-dix-sept personnes, âgées en moyenne de quatre-vingts ans.  En hôpital de jour, les biomarqueurs étaient utilisés pour le diagnostic positif de maladie d’Alzheimer (64%) ou le diagnostic différentiel entre les démences (36%). Au service de médecine interne du centre mémoire de ressources et de recherches (CMRR) de Strasbourg, les biomarqueurs sont utilisés afin de confirmer une maladie d’Alzheimer (19.1%), de rechercher une pathologie cognitive sous-jacente à un syndrome confusionnel (17%) ou diagnostiquer une démence chez des personnes atteintes de pathologies psychiatriques (30%). Au total, le dosage a permis de confirmer la maladie d’Alzheimer chez 49.5% des patients et de l’infirmer dans 9.2% des cas. Le doute entre une maladie d’Alzheimer et une autre étiologie persistait encore pour 10.3% des patients. Pour les auteurs, « si l’intérêt des biomarqueurs se positionne actuellement dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer à un stade léger, ces biomarqueurs montrent leur utilité dans les situations où le diagnostic clinique est rendu difficile par un trouble psychiatrique et/ou une confusion, une clinique atypique ou lorsque les tests cognitifs sont irréalisables. »

Weill F et al. Étude rétrospective observationnelle sur l’usage des biomarqueurs du liquide céphalorachidien de la maladie d’Alzheimer. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2016 ; 16 : 32-39. Février 2016.